Mon petit homme,
Avec ton insouciance enfantine, je sais que tu ne peux pas comprendre la situation anormale du moment. Mais notre planète traverse un événement unique. Une situation triste, où grands-parents, oncles, tantes, amis souffrent ou décèdent d’un vilain virus.
Avec ton cœur sensible, je suis certaine que tu ressens l’inconnu que j’éprouve face à tout cela. Je sais aussi que tu peux percevoir que mon cœur est plus léger, départi de toutes obligations quotidiennes.
Cette situation sombre apporte aussi son lot de gaieté; ma seule obligation est de rester avec toi à la maison et c’est loin d’être un fardeau.
Depuis quelques jours, le temps est suspendu, on vit sans horaire. Les pyjamas sont autorisés jusqu’au dîner, on peut faire la grasse matinée.
On se réapproprie le moment présent, on apprécie ce que l’on a, on se réinvente, on se crée.
En attendant que le virus tombe au combat, on a la chance d’être spectateurs et acteurs d’actions collectives réunissant les gens d’un océan à l’autre.
Depuis que le monde tourne au ralenti, les gens ont recommencé à se sourire, à rire, à décompresser. Les 5 à 7 se font via les réseaux sociaux, les gens prennent le temps de s’informer des autres.
On peut laisser les cellulaires de côté, il n’y a rien d’urgent au bureau. Enfin mon attention n’est que sur toi et tes histoires farfelues.
Comme plus rien ne presse, prenons le temps de respirer l’air, de reconnecter avec l’extérieur, d’observer ce que la nature à de plus beau à nous offrir.
Tout ne doit pas être en ordre; goûtons à la vie. Les éclaboussures de l’eau du bain seront essuyées plus tard, les taches de gouache seront nettoyées à un autre moment donné.
Oui, c’est alarmant une pandémie, c’est loin d’être une farce. Beaucoup de gens travaillent avec acharnement pour soigner les malades et pour assurer notre survie. Mais pour l’instant, assurons-nous de la sécurité de tous en demeurant chez nous et vivons au jour le jour.
Ça va bien aller mon coco, ça va bien aller.
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