Nous sommes en crise, la plus grande de notre époque, mais malgré l’anxiété et l’incertitude, je ne vois que du beau autour de moi.
Je vois des arcs-en-ciel partout aux fenêtres de mon quartier, comme autant d’enfants qui veulent prouver au monde que ça va bien aller.
Je vois des employeurs qui prennent les grands moyens, parfois au détriment de leur rentabilité, pour permettre à tous leurs employés de travailler de la maison pour limiter les déplacements au maximum.
Je vois des jeunes qui se retrouvent sans petite job, mais qui s’offrent malgré tout pour assurer la livraison de denrées essentielles aux personnes à risque qui doivent rester cloîtrées chez elles.
Je vois des dirigeants prendre des décisions difficiles, sans délai, tout en se montrant rassurants. Des dirigeants qui se tiennent debout dans la tempête. Des vrais.
Je vois des enfants faire des exercices scolaires, sans rechigner, sur la table de la cuisine en essayant de ne pas (trop) déranger leurs parents qui tentent de travailler à l’autre bout de cette même table. Je vois des enfants qui comprennent. Qui font de leur mieux pour aider, à leur façon.
Je vois des commerces qui, pour faire leur part, décident de fermer leurs portes malgré toutes les pertes que cela engendre. Certains ne s’en remettront pas, c’est certain. Mais ils ferment malgré tout, croyant fermement que leur responsabilité sociale l’emporte sur le reste.
Je vois des mères qui se partagent des trucs, des idées d’activités, des projets éducatifs. Des mères qui s’entraident et font tout pour se rendre la vie plus facile. Parce qu’elles se comprennent.
Je vois des adversaires enterrer la hache de guerre. Gauche ou droite, syndical ou patronal, au pouvoir ou dans l’opposition, tout le monde met ses idéologies de côté pour se mettre en mode solution. Tous ensemble unis vers le même objectif.
Je vois des artistes qui, malgré l’annulation de tous leurs spectacles, utilisent la tribune qu’ils ont durement bâtie pour relayer les recommandations gouvernementales. Il n’est plus question de faire mousser sa carrière, mais bien de rejoindre le plus de monde possible. Et vite.
Je vois des urgences à des taux d’occupation tellement bas, c’est du jamais-vu. On voit que les besoins collectifs passent avant les besoins individuels. Tout le monde est unanime : les hôpitaux doivent se tenir prêts si la maladie devait se propager plus vite, c’est primordial. Et ça marche.
Je vois des restos qui, sans aucune obligation gouvernementale, ferment leur salle à manger par précaution. Certains se retournent sur un dix cennes et organisent un système de livraison ou de commandes à emporter. Certains donnent toutes leurs denrées à des soupes populaires.
Je vois de l’entraide, de la solidarité, de l’empathie. Même de la part des gens qui ne sont pas à risque. De ceux à qui ça rend l’avenir incertain. De ceux à qui ça demande des sacrifices incroyables. Je vois une société entière qui met l’épaule à la roue, peu importe ce que ça coûte individuellement, pour le bien collectif. Ça, ça me rend vraiment fière de nous.
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