À toi mon chien,
On a fait un bout de chemin, toi, mon chum et moi dans notre petite bulle familiale. Te souviens-tu? On était si bien. Tout était simple, tu étais le centre de notre univers et toutes nos décisions gravitaient autour de toi; le choix de nos activités, de nos vacances. Puis je suis tombée enceinte et neuf mois plus tard, je t’ai présenté un petit être humain en espérant du plus profond de mon coeur que tu l’accepterais sans problème. Plusieurs personnes m’avaient dit que tu te retrouverais en deuxième position dans mon coeur lorsque le bébé arriverait et que nous ne te considérerions plus comme un membre de la famille.
Mais ils avaient tort.
Certes, tu n’es plus le membre de la famille le plus dépendant de moi désormais, mais tu es toujours mon bébé. Oui, tu as été relégué au deuxième rang; nos marches se sont écourtées, nos moments en tête-à-tête sont devenus plus rares et tes amas de poils qui roulent sur le plancher sont devenus un fardeau à ramasser qui s’ajoute à celui de mon nouveau quotidien de maman, mais je t’aime toujours autant et j’aimerais te demander de me pardonner.
Pardonne-moi de parfois te laisser de côté quand bébé réclame mes bras et que je lis dans ton regard ton incompréhension et ta déception; sache que mon cœur est déchiré à chaque fois.
Pardonne-moi quand bébé se met à hurler car je sais que tes oreilles n’apprécient pas ce son et que cela te cause un stress; sache que je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour le consoler le plus rapidement possible pour l’apaiser et ainsi t’apaiser par le fait même.
Pardonne-moi de ne plus jouer avec toi quand bébé est tout près de nous; tu ne le réalises pas mais il est encore fragile et ne tient pas très bien sur ses deux pieds et ta corpulence autrefois attachante est devenue une source de stress pour moi.
Pardonne-moi de te gronder quand tu jappes lorsque la sonnette de la porte retentit; tu ne réalises pas toute l’énergie et tout le temps que j’ai déployés pour endormir bébé humain. Je suis fatiguée et devoir tout recommencer me fait perdre le peu de patience qu’il me reste.
Pardonne-moi quand bébé envahit ton espace, te tire les oreilles et t’arrache quelques poils au passage; ses petites mains ne connaissent pas encore la douceur et je fais mon possible pour lui apprendre qu’il faut te respecter et te cajoler.
J’espère sincèrement que tu comprends que bien que je sois moins présente pour toi, tu restes un membre important de notre famille. Tu ne le sais pas encore, mais notre bébé sera bientôt ton plus grand complice. Tu l’aimeras peut-être même plus que moi et cette perspective me comble déjà de bonheur.
Je t’aime mon chien, ne l’oublie pas s’il te plaît.
Très joli texte ! C’est sûr qu’un bébé, ça vient chambouler une vie…..