Je suis une mère et j’ai une vie de matante.
Je suis une matante parce que j’apprécie maintenant le calme et la solitude. Seule à la maison, emmitouflée dans une robe de chambre rose nanane qui tue l’amour, je frétille d’excitation à la simple idée d’écouter un film de filles en buvant un thé. J’ai amplement fait le party dans ma vie et je considère que je peux maintenant m’asseoir sur le fait que j’ai amplement prouvé au monde entier ma toughitude et jouir de ma vie de Gertrude en paix.
Je suis une vraie matante parce que je trippe sur Ricardo. Je jouis d’un immense bonheur chaque fois que je parcours ses livres sur la mijoteuse et ses recettes sur son site web. Je lis ça le soir dans mon lit pis je trippe particulièrement devant ses idées de repas faibles en gras; c’est bon pour ma santé cardiovasculaire de vieille croûte.
Je suis une matante parce que, maintenant, devant une invitation, je suis capable de dire: « Non, ce soir je vais prendre ça relax chez moi. » Sans excuses. Oui je t’aime mon amie, mais l’appel de mon projet de foulard au tricotin en regardant une série est trop fort, désolée.
Je suis une matante parce que je me sens vraiment wild quand je bois une coupe de vin la semaine en cuisinant un menu santé issu de la revue 5/15 donnée par ma grand-mère. Je me sens encore plus wild quand j’écoute mes séries jusqu’à 23h30 en mangeant des galettes de riz à saveur de chips dans le lit alors que je dois me lever à cinq heures le lendemain.
Je suis une matante parce que j’ai vu mon médecin dernièrement, et les maladies de matantes sortent tranquillement au même titre que mes premières rides.
Je suis une matante parce que faire du surf, du voilier, sauter en parachute, sortir à Las Vegas, nager avec des dauphins, des poissons multicolores et traîner un backpack de hippie à travers le monde, ça ne me dit plus rien. Je gère moins bien le stress en vieillissant, donc le nouveau highpic de ma semaine, c’est quand mes offres de points PC sortent sur mon application. 200 pts sur une canne de sardines?! Je capote.
Je suis une matante et jusqu’à mon trépas, je me repose et je tricote.
Si vous me cherchez, je serai dans la rangée 4 chez Canadian Tire à me magasiner un nouvel épluche-patate entourée d’autres matantes comme moi.
Laisser un commentaire