mother with newborn at hospital

J’ai fait mon deuil du troisième

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J’ai fait mon deuil du troisième.

Du moins, il est amorcé et sur la bonne voie.

Je n’ai plus cette peine, ce besoin et cette place vide lorsque je regarde ma famille.

Lorsque je me suis questionnée sérieusement sur la possibilité de faire un troisième enfant, mon corps m’a revendiqué un gros oui de toutes ses tripes. Ma tête m’a chuchoté que non. Ma raison m’a dit d’aller au-delà de ma propre programmation biologique et de réaliser la chance que j’avais d’être une maman comblée de deux enfants en parfaite santé.

J’ai réalisé à quelle point ma famille était unique et belle. Pas que je ne le savais pas avant, mais ça m’a sauté aux yeux comme une évidence; notre dynamique, leur amour l’un pour l’autre, tout. C’était juste parfait, comme ça.

J’ai réalisé qu’il était temps pour moi de me reposer aussi, de prendre soin de la femme que je suis.

J’ai compris qu’il valait mieux me concentrer à fond sur l’éducation de mes deux parfaits, d’être disponible mentalement pour eux plus que je ne pourrais l’être avec deux heures de sommeil dans le corps.

J’ai rationalisé mon utérus à grands coups de bon sens.

Je me suis donné le droit d’être égoïste, de me prioriser entre deux séances de gym, de voyager, d’être autre chose qu’une mère.

Je fais le deuil de donner la vie et c’est correct.

Je choisis d’être une maman qui grandit avec ses deux enfants, intensément plongée dans chacune de leurs étapes, sans un bambin derrière nous pour baver partout.

Ceci étant dit, laissez-moi boire ma bière, la boutique est fermée. Merci bonsoir, un troisième enfant pour moi ne sera pas nécessaire.

Je mets une croix définitive sur les couches de bouette et la surexposition au vomi.

Du moins, jusqu’à ce qu’on m’appelle mamie.

Crédit : KieferPix/Shutterstock.com

Stéphanie Hébert

Femme de caractère, monoparentale et mère de deux petits monstres, je vous partage mes grandes joies et mes peines. Mon plus grand bonheur dans la vie ? Entendre le fou rire démoniaque de ma progéniture. Venez rire et pleurer avec moi au cœur de mon livre ouvert. Dans la vie, il nous est permis d'adorer ou de détester mais au final qui sommes-nous pour juger ?

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2 Comments

  • Comment tu as fais ? J’ai essayé de faire ce deuil mais ça me frappe à chaque fois.. il m’en manque 1 !! Ma tête et mon coeur se contredisent à ce sujet.. bébé 3. oui ou non ?! Texte très touchant. Bravo ! 🙂

  • Nous, nous en avons une…Et je ne me gêne pas pour ne pas écrire nous n’en n’avons QU’UNE ! On nous a tellement dit que notre décision de nous « contenter » d’une ( insérez les faces de dédain ou de tristesse) était égoïste et qu’on faisait du gaspillage de notre adn ! Heu…Non ! Nous avons pris une décision éclairée et commune de nous arrêter à une…Pas JUSTE une… Une qui est magnifique, une qui est merveilleuse, une qui dépasse au quotidien nos espoirs les plus fous, une qui nous fait exploser le coeur de joie, d’émerveillement, d’amour infini…Une qui vaut amplement les autres… Une qui n’est pas « juste » assez, une qui est bien plus… à tous les jours plus ! Et surtout, une qui est tellement extraordinaire qu’elle ne mérite pas de se faire dire qu’elle est « juste »une. Alors, nous nous disons en l’admirant , à tous les jours, c’était ben correct de s’arrêter à « juste une » !

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