mother on cellphone kid bored

Je suis la maman sur son cellulaire

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Je suis la maman sur son cellulaire.

Celle dont l’enfant ne reçoit pas toujours l’attention qu’il mérite parce que mon attention est captée par le petit chiffre rouge de la notification qui s’affiche. Celle qui lui répond bien trop souvent « Attends mon chéri, je réponds à un message », celle qui se fait mépriser, celle que je méprise un peu moi-même.

Je suis la maman sur son cellulaire.

J’en ai pris conscience il y a quelques semaines, je suis accro. Ça n’a pas toujours été ainsi. Comme toutes les addictions, ça a commencé doucement, insidieusement. Quand mon fils était tout bébé, il m’est arrivé de passer du temps sur les forums, et sur les groupes de mamans. Mais toujours pendant les siestes de mon enfant, jamais à son détriment. Au début, c’était la conversation Messenger qui attendait, pas mon fils.

Je suis la maman sur son cellulaire.

Petit à petit, les réseaux ont pris de plus en plus de place. Et comme toutes les choses qui prennent de la place, ça tasse le reste. On parle souvent des gens qui n’ont pas de manières et qui sont agressifs sur internet, mais le fait est qu’on y rencontre aussi des gens formidables. La vie a fait que mes amies habitent loin et que dans la société actuelle, c’est rendu un peu weird de parler à des inconnus de tout et de rien. Sauf sur internet. Parce qu’on y trouve des gens avec les mêmes passions que les nôtres en un rien de temps, et on devient accro à ces petits « pop »qui nous annoncent que quelque part, quelqu’un sait qu’on existe.

Je suis la maman sur son cellulaire.

Et maintenant que mon fils a grandi, je réalise l’hypocrisie de mon comportement quand je le pousse à jouer avec les autres enfants au parc ou quand je limite son temps passé devant les écrans; il a droit à trente minutes par jour, tous types d’écran confondus alors que chaque dimanche, une notification de temps d’écran me rappelle que j’utilise mon téléphone de six à huit heures par jour.

Je suis la maman sur son cellulaire.

La vérité, c’est que je me suis enfermée dans un monde virtuel. Un monde de like et de commentaires que je partagerai bientôt plus avec des inconnus qu’avec mon enfant. Le plus triste dans tout ça, c’est que ça ne chasse même plus l’ennui; je lis des morceaux de vie de gens que je ne connais pas. Parfois, je suis réellement et sincèrement heureuse de ce qui leur arrive. Parfois, je suis vraiment triste pour eux. Mais la plupart du temps, leur vide s’ajoute au mien.

Je suis la maman sur son cellulaire.

Et dernièrement, je me suis aperçue que je lâchais du lousse sur le temps d’écran de mon enfant juste pour être tranquille avec le mien et j’ai décidé que ça ne pouvait pas continuer. Que mon fils ne deviendrait pas comme moi, «zombifié» devant un écran à chercher toujours plus d’appartenance à travers des communautés virtuelles, à guetter la notification, à ne plus savoir comment s’occuper autrement.

Alors, moi qui ne prends jamais de bonnes résolutions, j’ai décidé d’en prendre une cette année. Je vais lutter, et je vais réapprendre à vivre comme il y a plusieurs années.  Lâcher l’ouverture sur le monde virtuel, pour m’ouvrir davantage à celui, réel et bien tangible, qui est tout près de moi. Tenter de m’éloigner de ce réflexe de toujours consulter mon cellulaire et Google par peur de passer à côté d’une information ou de n’avoir pas la réponse à une question. Je vais essayer de réapprendre à faire autre chose et j’espère que mon petit bonhomme sera mon meilleur guide pour y parvenir.

J’ai acheté des jeux de société, je nous ai inscrits à diverses activités et je suis prête à devenir la maman qui ÉTAIT sur son cellulaire.

Crédit : Kaspars Grinvalds/Shutterstock.com

Elodie

Maman d’un petit garçon né en 2015, je redécouvre le monde à travers ses yeux. Ma mission : faire chaque jour mon possible pour que son sourire rieur et les étoiles dans ses yeux ne s’éteignent pas, sans y laisser ma propre santé mentale. J’aime cuisiner (souvent) et faire cuire des pizzas (parfois). Quand il m’arrive d’avoir un peu de temps, j’apprécie un bon livre : roman policier ou romance, selon l’humeur du moment. Ma devise : tout ne dure qu’un temps, les bonnes comme les mauvaises choses alors profitons des bonnes et soyons patient pour le reste.

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