angry little kid

Ben oui, mon enfant est un p’tit cr*sse

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En réaction à l’article « Je suis à boutte des petits cr*sses » paru sur cette plateforme le 19 février 2019.

Ben oui, mon enfant est un p’tit crisse. C’est aussi un enfant au regard profond et sincère. Un enfant empathique qui sait reconnaître les émotions des autres et les consoler au besoin. Un enfant toujours prêt à aider les autres; il se pourrait même qu’il ait déjà frappé l’ami qui intimidait ton enfant hier parce qu’il a autant de caractère qu’il a de coeur.

Certes, mon p’tit crisse cherche aussi à provoquer et à attirer l’attention de la bonne et de la mauvaise façon. Que ce soit en rapportant la niaiserie d’un autre enfant ou en lui tirant les cheveux. En criant ou en narguant. Mon p’tit crisse n’accepte pas de se faire prendre en défaut devant les autres; il est orgueilleux et hypersensible. Il est anxieux et émotif. Il est affectueux et fier. Il est protecteur et sauveteur.

Mon p’tit crisse a la vie dure au quotidien. Son éducatrice lui rappelle sans cesse et sans le vouloir que tout est toujours de sa faute et il passe sa vie en réflexion et à présenter des excuses. Ses amis commencent à l’éviter de peur de se faire enlever leur jouet ou de se faire crier dessus et ses entraîneurs doivent le rassurer en permanence parce qu’il est très anxieux.

Moi aussi, j’ai la vie dure car je dois gérer ses coups, son impulsivité et les émotions qu’il a refoulées du mieux qu’il a pu toute la journée le soir venu. C’est aussi moi qui dois faire face aux jugements des autres adultes à la garderie, au parc et partout où nous allons.

Mon p’tit crisse a de la difficulté à gérer ses émotions et ce n’est certes pas une excuse valable pour tout lui pardonner. Mais ce n’est pas un mauvais enfant et il n’est pas comme il est parce que je lui donne tout, que je suis trop molle ou que j’ai échoué dans mon rôle de parent.

Si tu voyais la détresse dans ses petits yeux foncés lorsqu’il se sent attaqué. Si tu voyais son âme nous crier de l’aider parce qu’il n’arrive plus à se contrôler.

Si tu vivais ces moments quotidiens où la rage te monte des orteils aux cheveux. Ces moments où même les plus grands moines perdraient patience. Ces moments suite auxquels on tombe au combat le soir, trop épuisés.

Si tu savais l’énergie que je déploie à la maison afin qu’il se développe sainement. Si tu savais les questions qui me trottent dans la tête à tous les jours. Si tu savais comment c’est difficile de se sentir impuissant devant son enfant malheureux.

Mais bon, j’imagine que tu n’as pas besoin de voir, de vivre et de savoir ce que c’est au quotidien pour arriver à me comprendre. J’imagine que tu sais très bien que mon enfant, tout comme le tien, est en plein développement et qu’il construit sa maturité affective à son rythme. J’imagine qu’avant d’émettre toute forme de jugement, tu te rappelles qu’il s’agit d’un enfant.

Crédit : Daniel Jedzura/Shutterstock.com

Isabelle Larocque

Maman d’une petite fille d’un an et d’un petit garçon de sept semaines, je survis à cette nouvelle vie avec polyvalence et dynamisme (souvent plus par nécessité que par choix). Éducatrice spécialisée en milieu scolaire, j’adore être entourée d’enfants. J’ai toujours eu un franc-parler que vous découvrirez à travers mes textes. J’adore écrire (et parler) et j’ai hâte de partager les « vraies joies » de la maternité avec vous.

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13 Comments

  • Bonjour,
    Je suis une maman de 4 enfants ( 2 jumelles de 6 ans, mon 4 ans et une 3 mois)
    Je vie aussi avec un petit crisse que Joanie de tout mon cœur, mais qui minus en fait voire de toute les couleurs à mon mari et à moi. Ton texte m’as énormément touché et rejointe. Je tenais à prendre le temps de te remercier pour ce texte!
    Rachelle

  • Mon petit fils est comme ça aussi! Je vous comprends et j’ai beaucoup d’empathie pour vous mais surtout pour tous ces ptits cr*sses qui sont sur terre!

    La vie est particulièrement difficile pour eux car leur manque à se mouler dans ce que la société exige deux rend cette adaptation encore plus
    surhumaine!

    Nous ne pouvons que leur donner tout l’amour que nous pouvons et les appuyer au quotidien, dans leurs bonnes et surtout mauvaises journées

    Bon courage! Je suis persuadée que vous en ferez un homme fort malgré toutes ces embûches!

  • Très beau texte qui porte à la réflection
    Mais si je me fais l’avocat du diable ?
    Quand ton enfant n’est pas le « petit criss » et que des journées sont remplies de colère de peine de blessures physique de perte de temps et qu’il ne veut pas aller à la garderie parce que le « petit criss » de sa classe frappe mort crie lance des objets et ruine l’ambiance c’est pas simple d’accepter sans jugement sans peine et sans frustration

    Mais je compatit de mon mieux et bonne chance à tous ces parents et enfants « pc »

  • Merci, je me doute bien ne pas être la seule à vivre mais de le lire de quelqu’un d’autre, ça fait un bien fou. 🙂

  • ? tellement bien écrit, je me suis tellement reconnue avec mon fils. Les jugements des autres sont parfois lourds. On sait qu’on fait ce qu’on peut, parce que ça fait déjà 15 fois qu’on dit changer de méthode en 1 mois parce que celle que nous avions trouvé, la miraculeuse qui allait enfin tout changer, ne fonctionne déjà plus…
    À vous qui voyez cet enfant difficile et qui dites que nous sommes de mauvais parents, je vous répondrai, « je vous le laisse pour un mois et faites mieux que moi pour qu’enfin la vie à la maison soit meilleure… »

    Merci pour ton texte, ça aide à accepter les différences. ☺️

  • J’essaie de définir ce que ton article relève comme émotions en moi et je manque de mots… Je le trouves véridique, poétique, emphatique non seulement envers tous les parents qui vivent ce que tout le monde vit, mais envers l’enfant. On finit par ne pas voir et comprendre le monde vu par les yeux de notre ptit criss. Ce qui est réconfortant et même plaisant à savoir c’est qu’on a tous des ptit criss. On en a sûrement été un nous-mêmes plus jeune.

  • Merci pour ce témoignage. Ça me rassure de savoir que d’autres mamans ont le même quotidien que nous, notre famille. Bon courage! On lâche pas!

  • Nous aussi on a un ptit criss en garde partagé (ce qui rend les choses encore plus difficile), 2xmedicamentés, en attentes de service du CLSC (depuis 3mois pour violence extreme) et qui cause en se moment la séparation de notre nouvelle famille.
    Ton texte m’a tellement touché, nous vivons lenfer, mais nous l’aimons tellement. Nous travaillons dans le domaine et même-nous nous sommes rendu démunis devant lui.

  • Je me demande se qui se passe dans la société avec tout se que je viens de lire? Je ne vous juges pas les parents de ses enfants qui vous rend pas la vie facile! Je trouve cela inquiétant de voir un si grand nombres d’enfants réagir de cette façon? Les enfants ont tout se qu’ils désirent de nos jours, cela même si ils ne méritent pas toujours. Ils m’ont pas a se poser la question, si je fais bien ou mal? Peut-être,mes parents vont me mettre en punition? Mais cela va durer quelques minutes et dans ma chambre ou tout mes jouets sont à ma dispositions! Je crois que les enfants sont gâtés sur tout sauf le principale? Le temps accordés aux enfants est si peut? Peut-être à cause du travail, des deux parents?? Je ne sais pas la raison exacte, mais faudrait se poser la question nous tous ???

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