Depuis que je suis maman, tes reproches et tes critiques m’atteignent beaucoup. Ils m’usent, me mènent à bout, brûlent le peu d’énergie et d’estime qu’il me reste et dont j’ai tant besoin pour jouer mon rôle de maman au mieux.
Tes reproches m’atteignent parce que je suis ma critique la plus sévère.
Vois-tu, je suis une femme et être femme vient (pour plusieurs d’entre nous) avec le sentiment de n’être jamais assez : assez mince, assez active, assez bien conservée, assez forte, assez assumée-mais-discrète, assez efficace, assez bonne hôtesse, assez écolo et assez sexy-mais-cultivée. Il y a à l’intérieur de moi un juge personnel qui prend bien soin de pointer du doigt toutes mes imperfections et mes lacunes; alors dès qu’une autre s’ajoute, je craque.
Tes reproches m’atteignent parce que je ne suis pas la maman parfaite dont j’avais rêvé.
En devenant maman, ce sentiment féminin de n’être pas assez s’est doublé d’un sentiment de culpabilité et d’insuffisance qui ne me quittent plus. La maternité qu’on m’avait promise toute rose s’est révélée être une expérience aussi belle que difficile qui a repoussé mes limites et n’a pas fait ressortir que le beau en moi. Face aux standards de la maman parfaite, je vis déjà de petites déceptions au quotidien; alors il m’est insupportable de sentir que je déçois de plus belle.
Tes reproches m’atteignent parce que je vais au bout de moi chaque jour, plusieurs fois par jour.
En vérité, je ne pense réellement pas que je pourrais faire plus; toutes les fois que je fais quelque chose, je le fais à mon maximum, ou du moins à ce que mon corps et mon état d’esprit me permettent. Tu comprendras donc qu’il devient très difficile pour moi, après tous ces efforts, que quelqu’un m’en demande plus ou souligne que je n’en ai pas fait assez.
Tes reproches m’atteignent parce que je ressens déjà sur moi le poids du regard des autres.
C’est quelque chose qui ne dépend pas de vous et qui m’appartient totalement, mais c’est tout de même là : je ne peux m’empêcher d’avoir peur du jugement des autres. Le regard des autres mamans, de l’éducatrice et du professeur de mon enfant, de mes beaux-parents, de ma belle-soeur qui a des valeurs différentes, de ceux qui ne sont pas encore parents ou de ceux qui ont oublié ce que c’était. Cette peur agit sur moi comme une pression constante qui me pousse à faire toujours plus et toujours mieux, mais qui m’amène souvent à aller au-delà de mes limites, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien.
Tes reproches m’atteignent parce qu’au bout de toutes ces raisons, ma coupe est pleine.
Alors s’il te plaît, Grand-maman, plutôt que de te plaindre de mon heure d’arrivée tardive au souper de famille ou du fait que tu ne vois pas tes petits-enfants assez souvent, accueille-nous avec le sourire et dis-nous que tu es contente de nous voir.
Alors s’il te plaît, Beau-papa, plutôt que de critiquer mon choix de repas lorsque je te reçois à la maison, profite de ce moment que nous passons en famille.
Alors s’il te plaît, mon amie, plutôt que de me dire que tu es déçue qu’on se voit moins ces temps-ci, rappelle-moi à quel point ce sera bon de se voir la prochaine fois.
Alors s’il te plaît, chère éducatrice de mes enfants, plutôt que de me demander pourquoi je vais les porter à la garderie alors que je suis en congé, souhaite-moi une bonne journée.
Alors s’il te plaît, mon Amour, plutôt que de me regarder avec ton air exaspéré quand je te dis que j’ai besoin d’une sieste, prends-moi dans tes bras et dis-moi que tu t’occupes de tout le temps que je récupère.
J’adore!!! Quel bien cela m’aurait fait si j’avais eu l’occasion de le lire une dizaine d’années plus tôt.
Merci!
Etre maman c’est le plus beau métier du monde et le plus difficile.j’ai vécu ce que tu décris. les autres ne font pa mieux et peut etre sont ils incapables de gérer. En travaillant dans les écoles chez les petits j’ai vu des parents désorientés. je reviens sur ton texte pour te dire que tu es une maman formidable. je vois l’amour et les soins que tu prodigues a ta fille. ta fille est remplie d’amour par toi et son papa. n’ecoutes pas les ragots. si tu savais tout ce que j’ai vécu avec vous face a la famille me battre pour vous et moi meme.. en fait j’étais la pire des mamans et belle sœur. on fait avec nos moyens et l’amour pour nos enfants. Reste toi meme c bien. notre sensibilité nous met a l’épreuve tout le temps. Vis pour toi ta fille et Valentin. je t’aime AnneSophie. Gros bisous. Ta maman
Houa c est tout à fait ça et moi aussi j aurai aimer vs lire plus tôt car qu’ est ce que je me suis senti perdu .
En vous lisant ça me réconforte de voir que vous voulez faire au mieux et à partir de la pour moi vous être une belle personne car s avoir mettre ses faiblesses en avant comme vs le faites demande du courage et une belle dose de lucidité.
Encore merci d’avoir d’avoir écrit cette lettre à cœur ouvert, vous êtes pas seule.
Passez une belle journée et pensez à votre bien être .
Alors là ! Tu as su me toucher au cœur tant ta plume est belle et que tes mots sont justes…. je me suis retrouvee à 99% je garde le 1% pour mon fils de 18 ans qui pense que je passe mes journées à ne rien faire car je suis handicapée mais qui est bien content de vivre tous frais payés dans un appartement descent, propre et avec sa propre chambre alors que je suis mere célibataire de 2 ados qui n´en foutent pas une…..
Quel beau texte qui met en mot une émotion que je ne comprenais même pas!!! Wow …. Même si les miens sont rendus plus vieux….cela me touche encore tout autant!
Ma chérie tu t adresse à qui et pourquoi tu a mis ce message ? Tu es une femme et mère parfaite biz et réponds moi
Votre texte est beau et j’aurai pu l’écrire… Ca m’a fait du bien de vous lire car malgré le nombre de fois où on me dit de me foutre du regard des autres et de leurs avis je n’y parviens pas. . Merci à vous