Mon boulot,
Ça en est bientôt fini de nous.
Tu ne le sais pas encore mais il y a un moment que j’y songe, que ça se trame dans mon esprit. J’évalue la situation dans tous les sens, je fais des scénarios. Ça en est rendu là.
Ce n’est pas que je ne t’ai jamais aimé. Au contraire. Quand je t’ai choisi, je pensais réellement que c’était toi, le bon. J’ai mis beaucoup d’efforts pour me rendre jusqu’à toi. Tu étais tout ce que je voyais à l’horizon quand, adolescente, je rêvais du moment où je volerais de mes propres ailes, comme si tu étais la seule et unique clé du bonheur. Au fil des années, tu m’en as appris beaucoup sur moi; grâce et avec toi, j’ai réalisé que j’avais des compétences que je ne soupçonnais pas avoir.
Non, si je pense t’abandonner sous peu, c’est simplement que j’ai évolué; de petites personnes sont apparues dans ma vie et mes priorités ont changé.
Oh, c’est clair que tu payes assez bien. Sur toi, je peux mettre un chiffre. Mais mes enfants, eux, valent beaucoup plus que des chiffres; ils ont une valeur inestimable qui dépasse largement la tienne. Alors c’est, de mon humble avis, franchement paradoxal d’accorder l’essentiel de mon temps à toi et pas à eux.
Pensais-tu vraiment que tu serais toujours au centre de ma vie? Que toutes mes décisions seraient prises en fonction de toi? Que tu passerais toujours avant tout? Que je sacrifierais tous mes désirs et intérêts pour toi? Peut-être, parce qu’au fond, c’est ce que j’ai toujours fait jusqu’à maintenant.
La vérité, c’est que les petits êtres humains que j’ai mis au monde ont soulevé le voile qui me bloquait la vue. Aujourd’hui, j’ai décidé de bifurquer, de prendre un autre chemin. Vois-tu, quand ils sont arrivés sur ma route, j’ai réalisé que ce qui avait toujours pris toute la place, c’était toi. Je n’avais plus de loisirs, d’intérêts et je suis désolée de t’apprendre que ce n’est pas ce que je veux transmettre à mes trésors. Non, je veux leur inculquer qu’on peut s’épanouir à travers de multiples facettes de notre vie et que notre travail n’est que l’une d’entre elles.
Si j’agissais comme je le fais avec toi dans ma vie de couple, on me qualifierait de dépendante, on dirait ma relation malsaine. C’est ce que tu es devenu dans ma vie, malsain, toxique. Tu siphonnes toute mon énergie, tu déposes trop de poids sur mes épaules, tu t’immisces toujours dans mes pensées et m’empêches d’être totalement avec ma progéniture.
J’ai besoin d’un emploi pour subvenir à mes besoins, mais je n’ai pas besoin de toi. Tu n’es pas le seul sur Terre qui peut répondre à ce seul critère et je sais qu’un break ou une bonne discussion avec mon patron ne suffiront pas; tu ne changeras jamais assez pour me convenir comme avant.
Alors je te quitterai bientôt mais pas maintenant parce que, quitte à avoir l’air hypocrite, j’ai tout de même encore un peu besoin de toi pour me préparer et ajouter à mon coffre les outils nécessaires à l’atteinte de ma nouvelle destination.
Ne t’inquiète pas, tu ne seras jamais bien loin dans mon cœur parce que ton passage dans ma vie m’aura beaucoup apporté dans la poursuite de mon cheminement. Tu risques toutefois de me trouver distante parce que tu n’es plus le centre de ma vie.
Et si tu vois une nouvelle lueur dans mon regard, ne soit pas naïf, elle ne te sera pas destinée; c’est que ce sera la fin de notre parcours.
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