ATTENTION : La Dure-Mère est la couverture controversée utilisée par toutes les mamans qui ont envie de partager leurs opinions les plus arrêtées sur la maternité. Fracassante, sans nuances, aux limites caricaturales, La Dure-Mère juge, dérange, choque, soulève les passions et suscite des débats. Vous l’aimerez jusqu’au jour où vous ne l’aimerez plus parce qu’elle aura effleuré un sujet qui vous tient à coeur sans partager votre vision. Mais plutôt que de sortir de vos gonds, pourquoi ne pas utiliser sa couverture pour défendre votre opinion à votre tour ?
Chère maman qui crie après ses p’tits,
Je suis certaine que tu es une bonne maman, que tu aimes ta progéniture plus que tout au monde, mais je t’en prie, arrête de leur crier par la tête.
« ARRÊTE!! »
« LÂCHE TON FRÈRE! »
« TOUCHE PAS À ÇA!! »
« VIENS ICI, TOUT DE SUITE!! »
Il faut que tu arrêtes ça. Pour plusieurs bonnes raisons.
Premièrement, le message passe pas. Tes enfants ne t’écouteront pas plus parce que tu leur donnes une consigne en criant. Tout ce qu’ils vont retenir, c’est que tu as crié après eux, encore, et les mots qui sont sortis de ta bouche vont leur passer dix pieds par-dessus la tête. Au pire, ils vont crier plus fort pour enterrer tes cris.
Deuxièmement, t’as un peu l’air d’une folle hystérique quand tu cries après tes p’tits. C’est pas très beau. Tout ton quartier connaît le nom de tes enfants parce qu’ils les ont entendus jaillir par tes fenêtres maintes fois en crescendo pendant les beaux soirs d’été. La vérité, c’est que tes cris ne sont pas reposants pour tes voisins. Ni pour tes enfants. Ni pour toi.
Troisièmement, j’aimerais que tu me dises ce que tes enfants apprennent quand tu cries comme ça. Que lorsqu’ils veulent quelque chose, ils doivent crier à leur tour ? Je sais que ce n’est pas évident, ta vie de maman. Que tu vis des choses qui chamboulent perpétuellement ton quotidien. Que tu es fatiguée. Souvent au bout de ton énergie et de ta patience. Qu’il arrive que tes émotions prennent le dessus parce que tu es humaine. Mais tu sais quoi? Tes petits aussi en vivent des changements, ils n’y sont pas insensibles et leur modèle, c’est toi. Montre-leur que gérer ses émotions, ça se peut.
Et sache que si je sais que c’est possible, c’est parce que je criais moi aussi avant. Quand j’étais fatiguée et que je manquais de patience, je montais souvent le ton. Puis j’ai commencé à tenter de comprendre mes émotions, j’ai appris à les nommer et c’est l’exemple que je me suis mise à donner à mes enfants sans même m’en rendre compte.
Comme par magie, ils ont arrêté de crier eux aussi. Ils ont arrêté de faire des crises et de se chicaner entre eux. Ils ont arrêté de frapper dans les murs quand ils étaient en colère. Ils disent maintenant : j’ai de la peine, je suis fâché, je suis stressé, et plus personne ne crie ici, jamais.
Qu’on se comprenne bien; chez nous, la discipline existe quand même. Mais elle se fait dans le respect de l’autre.
Alors s’il te plaît, respire par le nez et arrête de crier la mère.
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