Quand tu es fâchée parce que j’ai fait un dégât, que je ne t’écoute pas ou que tu dois me répéter la même consigne pour une huitième fois, ne crie pas Maman.
Quand tu cries, je ne comprends pas ce que j’ai fait de mal ni ce que tu attends de moi; tout ce que je comprends, c’est qu’il se passe quelque chose de grave et je ne sais pas comment réagir.
Ne crie pas, Maman.
Je suis un enfant, j’apprends à mon rythme, il m’arrive d’oublier, mais je fais toujours de mon mieux.
Ne crie pas, Maman.
Quand tu cries, je t’obéis parce que j’ai peur; pas parce que je te respecte ni parce que j’ai compris quels étaient mes torts.
Ne crie pas, Maman.
Quand tu cries, je crois que je ne suis pas à la hauteur de tes attentes et que je n’arriverai jamais à te satisfaire ni à te rendre heureuse et ça me rend triste.
Ne crie pas, Maman.
Quand tu cries, tu m’apprends à gérer mes émotions en criant à mon tour. Tu me dis que lorsque je suis fâché, la meilleure façon de l’exprimer est d’hurler ma colère.
Ne crie pas, Maman.
Si la discipline est obligatoire, les cris, eux, ne le sont pas.
Ne crie pas, Maman.
Personne n’arrive à mettre réellement fin à un conflit en criant. Ni un adulte. Ni un enfant.
Ne crie pas, Maman.
Quand tu cries, ce n’est pas de tes limites dont tu me témoignes; ce que tu me montres, c’est que tu as perdu le contrôle.
Ne crie pas, Maman.
Je sais que tu es fatiguée, que les journées sont longues et que les nuits sont courtes mais plutôt que d’attendre d’arriver au bout de l’échelle des décibels pour le constater, arrête-toi quand tu as besoin de repos. Quand tu le fais, tu ne me négliges pas; tu prends soin de nous.
Ne crie pas, Maman.
Tout le monde crie un jour ou l’autre, je ne suis pas parfait, je sais que tu ne l’es pas non plus et nous avons tous les deux droit à l’erreur.
Mais ne crie plus, Maman.
Ensemble, trouvons une façon de nous entendre et de nous aimer un mot doux à la fois.
C’est un très beau texte. Ce dont j’avais besoin en cette fin de semaine exigeante. Merci