Tu es installé en position crevette, emmitouflé dans tes couvertes colorées des licornes qui y sont imprimées, tes cheveux ondulant parfaitement sur l’oreiller et ton petit visage paisible. Tes petites mains agrippent ta doudou qui cajole doucement les parois de tes yeux clos. Je reste assise près de toi, l’instant de quelques minutes, le moment d’admirer la toile parfaite d’une grande partie de ma fierté. Les étoiles submergent mon regard et je sens de grandes émotions me chatouiller l’iris.
Toi, mon bel amour,
Un jour, tu ne voudras plus dormir avec moi, lire des histoires de petit lapin et me donner d’innombrables bisous avant le dodo. Je ne sentirai plus ton petit cœur battre contre le mien ni ton petit souffle chaud au creux de mon cou. – Tu rentreras tard, lançant à peine un salut et tu iras te planquer dans ta chambre proclamant vouloir avoir ton intimité.
Un jour, tu seras assez grand pour voler de tes propres ailes, peut-être même loin de moi, avec des visites espacées. – Tu auras ton travail, tes amis, ton appartement, ta vie amoureuse, ta propre existence. Nos plus grands échanges se feront un mardi soir, peut-être parfois par texto quand tu manqueras de temps.
Un jour, tu ne voudras plus que je remplisse ton verre d’eau ou que je coupe tes toasts en petits carrés. Tu refuseras que je te berce, blotti contre mon cœur. Tu ne voudras plus jouer à la poupée avec moi devant Passe-Partout. – Tu auras tes propres passions et tes propres projets. Tu seras une grande personne autonome.
Un jour, tes sourires et tes câlins se feront plus rares et je serai aussi heureuse que soulagée d’en recevoir un de ta part lorsque tu viendras me visiter. Je m’ennuierai de toi, attendant ta prochaine visite alors que la maison sera propre et silencieuse et mon café et mes repas toujours chauds.
Un jour, je n’aurai plus trente-six mille brassées à faire ni quatre paniers de linge à plier sur le coin du divan en fin de soirée, brûlée de ma journée rocambolesque. Un jour, je ne m’enfargerai plus dans une montagne de jouets, dispersés partout dans la maison. Je ne me blesserai plus les pieds sur tes petits Lego qui traînent, invisibles à l’oeil nu.
Ce jour-là, je ne serai pas triste. Toutes ces choses auxquelles je pense me permettent de profiter plus fort de ton enfance. De chaque minute. Quand tu me souris. Quand tu me demandes ton toutou panda pour le dodo. Quand tu joues dans mes cheveux pour t’endormir. Quand tu hurles parce que tu veux un autre « colat » (chocolat). Je profite de toutes tes petites expressions, de chacun des petits mots malhabiles, mais ô combien adorables, qui sortent de ta petite bouche de bébé.
Peu importe l’adulte que tu deviendras, peu importe notre relation ou tes choix de vie, je resterai toujours ta maman. Et ma fierté à ton égard ne fait que s’accroître au rythme de ta magnifique croissance.
Fais de beaux rêves, mon ange. Demain, lorsque tu te réveilleras, avec ton air perdu et tes petits yeux tout collés, maman sera là pour te prendre dans ses bras, te rassurer, couper tes petites toasts en carrés et bombarder tes petits cheveux en bataille et ton petit visage fripé de bisous.
Maman est là.
Maman sera toujours là.
Un beau texte qui nous tire bien des émotions quand nos enfants à nous, sont grands. Mais oui des adultes qui avancent parfois en boitant, d’autres sûrement mais ils sont tout de même nos enfants. Oui je suis remuée par tes mots, parce que j’aurais bien voulu les garder toujours petits mais j’ai accepté la normalité de la vie. Je les ai laissé quitter le nid familial, se faire une famille avec leur bien-aimé(e) et des petits-enfants qui me rappellent tellement mes enfants dans ce même temps d’enfance. Mais oui les câlins et les bisous sont pour nos petits-enfants maintenant mais en moi il y a toujours une part de la maman qui les caresse en les prenant un peu à moi. Il ne faut pas le dire, ma fille n’aimerait pas. Mais bon rêver ne fait de mal à personne. Et oui maintenant que mes enfants sont adultes, les câlins et les bisous se font plus rares mais heureusement que ça arrive de temps en temps. Je ne suis pas morose de ce temps où ils ont été des enfants mais dans mon coeur, à tout jamais , ils continueront d’être mes bébés. Et toujours je les aimerai inconditionnellement même avec la peine qu’ils peuvent me faire parfois. Je suis chanceuse, mes fils me parlent toujours autant même si ma fille s’est un peu éloignée avec sa petite famille. Elle veille sur son cocon et me fait une bien petite place. Mais je ne veux pas m’attrister puisque j’ai ma vie qui continue et mon besoin et mon devoir c’est de continuer et d’être heureuse pour moi et par moi. J’ai d’autres belles expériences à vivre et même si mes enfants ne sont plus petits, que mes petits-enfants vieilliront trop vite aussi, je me dois de vivre pour moi. Et j’ai encore beaucoup envie de découvrir la vie dans sa suite, MA vie, dans l’amour et la sérénité. Vogue mon bateau vers le lendemain, vers mon Chemin.
Très beau et touchant.
Merci de nous faire revivre ses beaux moments que nous n’oublions jamais
même quand nous sommes une Grand-Maman.