Je voudrais que tu souffres

Je voudrais que tu souffres.

J’ai envie de te cracher ma rage dessus. De déverser un tsunami de trop-plein. De tout. À bout de m’adapter. À bout de ne plus me gérer. Symptôme de la colère que tu fais jaillir en moi. Chaque fois que tu es là. Chaque fois que tu n’y es pas.

Je voudrais que tu souffres. Que tu ne sois rien. Que tu perdes tout. Pour enfin comprendre l’étendue des blessures que tu infliges. Je sais, c’est dur. Irrationnel. Émotif.

Je voudrais que tu te noies dans les profondeurs d’une âme coupable. Semer autant de haine et de blessures plus profondes que l’océan. Oui, de la haine. C’est pas peu dire.

Je voudrais que ta vie ne soit plus jamais la même. Que tu t’effaces. Que tu fanes. Que tu goûtes l’amertume. L’abîme. Que tu saches. Que tu ressentes ce que je suis devenue. Une femme brisée. À coups de mensonges, de trahisons, d’évitements, de mauvaises intentions. Je voudrais que la vie te rattrape.

Je m’en veux aussi, la langue à terre, d’avoir cru que tu étais un autre. D’avoir voulu y croire si fort. Maintenant je peux voir ce que tu es vraiment. Ta part sombre, enfouie, cachée. Décevante.

On était deux. J’ai ma part, c’est vrai. Mais je ne t’ai jamais trahi. Jamais menti. Parce que je te considère. Parce que le respect de l’autre est pour moi fondamental.

Je dois aussi accepter mes propres faiblesses. Faire la part des choses, retenir le beau et pardonner pour aller de l’avant et un jour, constater qu’au fond, j’avais besoin de toi pour me laisser plus de place. Pour suivre mes instincts. Réapprendre la confiance. Reconstruire. Peu importe qui tu deviens. Ce que tu répètes. Au détriment des gens que tu as aimés.

Me redéfinir pour devenir meilleure. C’est tout ce que j’attends maintenant. Au moins, je pourrai poursuivre ma route le cœur léger, avide de vérités.

Pour le meilleur.