Il y a longtemps que j’aurais dû le faire mais puisqu’il n’est jamais trop tard, aujourd’hui, je voudrais te présenter mes excuses, mon petit coeur de jeune femme. Tu as été brisé malgré ta jeune existence et c’est en partie de ma faute; je n’aurais jamais dû t’exposer aux films de Disney à la base. En les regardant, tu t’es mis à croire que grâce à tout l’amour et la douceur dont tu débordes, les Bêtes pouvaient se transformer en princes bienveillants et les hommes pauvres cacher tous un coeur tellement tendre qu’ils me traiteraient en princesse, te donnant ainsi la folle envie de leur donner les clés de ton château.
Pauvre petit coeur, je sais que tu as été déboussolé quand tu as finalement aimé de tout ton amour cette Bête qui a pourtant continué d’agir de façon complètement destructrice et que tu as été d’autant plus déçu d’accueillir un homme aussi pauvre qu’Aladin et de le voir me traiter en servante.
Quand tu as réalisé que rien n’était si simple et que les contes de fées ne connaissaient pas tous une fin heureuse, tu m’as crié fort de m’en aller loin de ces hommes mais moi, je ne t’ai pas écouté, petit coeur. On s’est donc obstiné souvent ensemble. Je te disais qu’il fallait persévérer, qu’il te restait sûrement une petite dose d’amour pour la Bête qui finirait par changer. Que si je continuais à héberger et faire vivre l’homme pauvre qui prétendait m’aimer, il se prendrait en main et retournerait travailler.
Tu me donnais le bénéfice du doute pendant quelques semaines, mais rien ne changeait, et tu recommençais à me crier de me sauver du château. Tu criais plus fort cette fois parce que tu savais que le jour où tu n’aurais plus d’amour à donner finirait par arriver et que viendrait aussi celui où il n’en resterait même plus pour moi-même.
Je m’excuse petit coeur, maintenant je réalise que tu ne veux plus donner le petit peu d’amour qu’il te reste. Tu as même congédié les papillons du début pour être certain que je ne me fasse plus avoir; tu as fait un sacré beau travail car ils ne veulent plus revenir depuis, peu importe l’homme qui m’aborde. Tu t’es barricadé à double tour après LA déception de trop.
Mais aujourd’hui, j’aimerais que tu saches que j’en souffre, que je souhaiterais plus que tout au monde pouvoir débarrer ta serrure et je voudrais qu’on passe un marché tous les deux. Je te promets d’écouter ce que tu as à me dire à l’avenir, parce que tu sembles avoir retenu des leçons de nos mauvaises rencontres. Mais en échange, j’aimerais que tu me laisses te remplir à nouveau d’amour jusqu’à ce que tu en débordes et que tu finisses par en avoir assez pour un homme.
Pour que les papillons reviennent.
Et pour que nous soyons heureux tous les deux.
Laisser un commentaire