À toi, mon enfant qui ne naîtra jamais,
Aujourd’hui, je suis triste car je pense à toutes les belles choses que tu n’auras jamais la chance de faire ou de voir.
Je suis triste car je pense à ton frère, que tu n’auras jamais la chance de connaître. Lui, qui était si content d’apprendre qu’il allait devenir grand frère. Vous ne pourrez jamais jouer à la cachette ensemble dans la cour. Vous ne pourrez pas vivre non plus cette complicité unique qui naît et grandit entre frères et sœurs.
Je suis triste car je pense à ton père qui ne pourra jamais te serrer dans ses bras et avec qui tu ne pourras pas vivre la joie d’apprendre à faire du vélo sans les petites roues. Je suis certaine que tu l’aurais aimé. Il t’aurait donné un petit surnom comme à ton frère et il vous aurait emmenés manger une crème glacée après vos parties de soccer. Mais, tu ne connaîtras jamais ton père.
Je suis triste car je pense à tes papys, mamys, tes oncles et tes tantes qui avaient si hâtent de savoir si tu étais un garçon ou une fille. Ils n’auront jamais la chance de te gâter à Noël ni de te bourrer la panse de chocolat au moment de Pâques.
Je suis triste car je pense à toutes les choses que tu n’auras pas eu la chance de connaître. Ton chien taquin qui t’aurait volé tes jouets pour te fâcher. Tes cousins, avec qui tu aurais pris plaisir à construire des châteaux de coussins et à faire des guerres de ballounes d’eau durant les chaudes journées d’été. Aux amis que tu aurais rencontrés à la garderie. Aux vacances d’été que nous aurions passées en famille à camper, faire des feux et s’amuser.
Je suis triste aussi car je n’aurai pas la joie de sentir tes premiers coups de pied dans mon ventre. D’entendre les premiers battements de ton cœur qui m’auraient confirmé que tu étais là et en santé. Je ne pourrai pas ressentir la joie m’envahir en voyant ta binette lors de mon échographie. Et tu n’entendras jamais ma voix te chanter amoureusement des berceuses pour t’endormir.
Je suis triste car ta vie s’est arrêtée abruptement et froidement dans une toilette d’hôpital, sans grande cérémonie, à quelques semaines de grossesse seulement. Je suis triste, car comme plusieurs autres mamans qui ont vécu une fausse couche, je ne connaîtrai pas la joie de cette première rencontre à l’accouchement et je vais toujours m’imaginer à quoi tu aurais pu ressembler.
Mais malgré la peine immense que ta perte soudaine a provoquée, j’ai décidé de chérir le souvenir de la joie que j’ai ressentie en apprenant ta venue. Pour ne pas pleurer parce que tu n’es plus là, mais pour sourire parce que tu y as été.
Très beau texte… J’aimerais être capable de chérir le souvenir de la joie que j’ai ressentie en apprenant leur venue (2 fausses couches) et sourire parce qu’ils ont été là. Mais je semble être seulement capable de pleurer parce qu’ils n’y sont plus. J’oublie parfois qu’il y a eu de si grands bonheurs avant leur perte, vous me faites réfléchir… Merci…