Chéri,
Comme plusieurs couples, avant de se lancer dans la parentalité, nous nous étions promis de ne jamais nous laisser dépasser par notre rôle de papa et de maman. Nous nous étions promis de rester un couple, complice et amoureux. Lorsque nous avons décidé d’agrandir notre famille, nous l’avons fait en nous disant que ce serait génial de partager notre bonheur avec un petit « nous ». Mais aujourd’hui, je n’ai pas le choix de dire que c’est moins facile que je ne l’avais cru et je dois également ajouter que ça me fait peur.
Chéri, j’ai peur parce que les chicanes et les froids font dorénavant partie de notre quotidien, nous qui n’avions quasi jamais d’accros avant d’être parents.
Chéri, j’ai peur que ce ne soit pas qu’une passade et que les choses s’enveniment.
Chéri, j’ai peur qu’on soit toujours sur la corde raide entre le bonheur et la tristesse.
Chéri, j’ai peur de garder toute mon énergie pour notre enfant sans plus en avoir pour toi; avec la routine, c’est parfois difficile de garder le cap.
Chéri, j’ai peur que les caresses se fassent plus rares.
Chéri, j’ai peur que la parentalité éteigne notre petite étincelle. Chose que je ne veux pas, mais vraiment pas.
Chéri, j’ai peur parce que je n’ai pas de solutions à tous ces irritants qui font maintenant partie de notre quotidien. J’essaie tant bien que mal d’améliorer les choses, mais est-ce que je rame seule?
Chéri, j’ai peur d’abandonner parce que je suis à bout.
Chéri, j’ai peur que tu réalises que tu l’es toi aussi.
Chéri, j’ai peur de te perdre, de nous perdre.
Chéri, j’ai peur car je ne veux pas être de ces parents qui restent ensemble pour la famille; je veux être de ceux qui s’aiment, pour vrai.
Chéri, c’est l’heure ou jamais de prendre sur nous et de rebâtir notre château fort. J’ai peur, mais je veux plus que tout que nous formions une équipe jusqu’à la fin des temps.
Je t’aime.
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