Avant même que l’idée de faire des enfants n’ait commencé à germer dans ma tête, tu me demandais déjà « Pis, les enfants, c’est pour quand? ». J’évitais la question au mieux, refusant de me commettre sur un moment ou même sur une possibilité, mais tu insistais quand même. Je l’apprendrais plus tard, mais c’était là le début d’une longue suite d’intrusions dans mon utérus.
Un jour, j’ai décidé de me lancer et d’avoir un enfant. Je ne le faisais pas pour mettre fin à tes questions indiscrètes, mais je me disais quand même secrètement qu’enfin, t’allais me lâcher avec ça.
Mais alors que mon bébé tout neuf n’avait que six mois, soudainement, ça a recommencé. « Pis! C’est pour quand le p’tit deuxième? » Pardon? J’ai raté le bout du contrat qui stipulait qu’on devait en faire plusieurs ? Un, c’est pas assez? Aaah, ben oui, au début tu m’as demandé : « Pis, les enfants, c’est pour quand? » J’aurais dû remarquer le pluriel.
À cela, j’ai eu envie de te répondre « Jamais! » ou « Es-tu malade? », mais j’ai quand même eu peur que ce soit mal perçu. C’est vrai, mon bébé est intelligent, allumé, drôle. Ce qui l’est moins, c’est quand tu me dis que ce serait absurde de ne pas vouloir le dupliquer; mon choix ne repose en rien sur sa performance en tant qu’enfant. Ce n’est pas de sa faute à lui si ça ne me dit rien d’en avoir d’autres, c’est seulement que je trouve qu’un enfant, c’est suffisant.
J’ai fini par te répondre diplomatiquement qu’il n’y en aura pas, de p’tit deuxième, pensant naïvement m’en sauver. Mais s’est ensuivi l’immanquable « Pourquoi? »
Ben non, il n’y a pas de raisons obscures qui expliquent mon choix. Pas de choc post-traumatique causé par un accouchement pénible, pas de problème de fertilité, ni d’argent. Pas de problème de nuits trop courtes, de bébé difficile, de couple en péril. Rien. De toute façon, même si c’était le cas, est-ce que tu voudrais vraiment m’en entendre parler?
La vraie raison, c’est que je n’en ai pas envie, c’est tout. Et ça tombe bien parce que mon chum non plus. Notre famille est complète comme ça, tous les trois. Ce qui m’échappe, c’est pourquoi je devrais t’expliquer notre choix d’avoir le nombre d’enfants que nous souhaitons alors qu’on ne demande pas à une femme qui annonce son désir d’avoir un deuxième enfant de justifier son choix.
Alors devant ton questionnement intrusif, ton « pourquoi » d’apparence inoffensive, mais qui pourrait receler une réponse beaucoup trop personnelle pour que j’aie envie d’aborder le sujet avec toi, j’ai envie de te dire ce qu’on dit aux enfants qui posent des questions auxquelles aucune réponse ne serait satisfaisante de toute façon et de répondre « Parce que. Juste parce que. »
J’ose espérer qu’un jour, à force de te faire dire poliment de te mêler de ton utérus, cette réponse sera suffisante. Pour toutes les femmes. Dans tous leurs choix.
Parce que. Juste parce que.
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