J’aime pas ça, les visites à l’improviste, que tu sois mon amie, ma sœur, ma mère, ma belle-mère, ma cousine de la fesse gauche ou wathever.
Ne pars pas en peur et détrompe-toi tout de suite; je ne dis pas que je n’aime pas la visite. Mais à l’ère où pratiquement tout le monde détient ce petit objet magique communément appelé un cellulaire, quand tu es dans ta voiture et qu’il te vient l’envie soudaine de venir me faire un coucou, tu peux me téléphoner ou m’envoyer un texto pour voir si je peux te recevoir (et soyons honnête, si ça me tente).
C’est « l’improviste » qui fait mal et si tu entres sans cogner ou sans attendre que je te réponde, tu perds un autre mille points boni.
Qu’on se comprenne bien, ce n’est pas que tu n’es pas bienvenue chez nous. 99% du temps, ça me fera un grand plaisir que tu débarques, MAIS JE VEUX ÊTRE AU COURANT AVANT.
Ici, j’ai des enfants qui foutent le bordel. Bien souvent, il y a des graines de toasts, des restants de verres de lait au chocolat et toutes sortes d’autres corps morts sur le comptoir. Les pyjamas de la veille traînent bien souvent par terre pendant quelques heures avant de se faire jeter dans la laveuse et le sol est jonché de milliers de jouets que je ne range pas toujours sachant très bien que ce sera à recommencer dans quelques heures SAUF quand je sais que de la visite s’en vient. Là, mets-en que les bébelles se font aller dans le bac de rangement.
Ici, il y a aussi des enfants qui se réveillent parfois la nuit. Ce qui veut dire qu’il n’est pas rare que si j’ai un répit de une demi-heure, une heure, au beau milieu de la journée, j’en profite pour me claquer un petit roupillon en bobettes sur le sofa. Ceci étant, quand tu arrives, même si c’est « juste pour me faire un coucou de quelques minutes », ça se peut que ça fuck un peu ma journée (et mon humeur) et je ne te parle même pas du malaise que tu nous offrirais si mon chum et moi profitions d’un moment de tranquillité dans la maison pour faire une p’tite vite sur le divan. Bon OK, tu me répondras probablement qu’avec deux jeunes enfants, on a pas mal moins de temps et d’énergie pour se permettre ces petites folies-là mais bon. Laissons donc planer la magie que « peut-être que », t’sais.
Ceci étant dit, oui, c’est flatteur de savoir que tu as envie de ma compagnie, mais téléphone-moi ou envoie-moi un message quand l’envie te prend de venir me voir. Préviens-moi un peu d’avance que j’aie au moins le temps de mettre une brassière et un jogging. Même si tu me dis que ça ne te dérange pas de voir ma maison en bordel et de me voir dans n’importe quel état, c’est ben ben fin, mais moi, ça me met mal à l’aise.
Dans le fond pour vulgariser ma pensée, la visite c’est comme le sexe : ça prend le consentement de l’autre, t’sais.
Je ne pense pas que je te refuserais une visite et ce n’est pas que je n’aime pas te voir, mais merci de me donner le temps de me préparer mentalement à ta visite et de dissimuler tout ce que je n’ai pas envie que tu vois et de faire ce que je ferais normalement en sachant que tu t’en viens.
Je n’en serai que plus zen et accueillante.
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