Te souviens-tu quand j’étais tout petit et que tu me lançais haut haut haut dans les airs pour me faire rire? Je te voyais si grand, la tête dans les nuages, tel un géant.
Te souviens-tu de la première fois où j’ai réussi à patiner? Tu te tenais devant moi, si fier, m’encourageant à avancer encore et encore malgré les chutes. Tu avais tellement confiance en moi.
Te souviens-tu du gigantesque fort que nous avions fait dans la neige devant la maison ? Nous étions les architectes de la neige : c’était un vrai château fort de chevalier. J’étais si fier de dire à tous mes amis que c’était l’oeuvre de mon père et moi.
Te souviens-tu quand tu courais derrière moi pour m’apprendre à faire du vélo à deux roues ? « Regarde en avant, plus haut, pédale, pédale, pédale encore » que tu me disais. Et enfin, j’ai réussi. Ta fierté était si grande que j’avais l’impression d’être un héros.
Te souviens-tu quand tu me faisais des crêpes le dimanche matin? Tu étais le meilleur chef cuisinier de la Terre entière. Surtout quand tu les faisais un mercredi soir tout gris, juste pour me faire sourire, juste pour mettre du soleil dans ma journée.
Te souviens-tu quand j’allais me blottir contre toi quand j’avais fait un cauchemar? À côté de toi, tous les monstres et les mauvais rêves pouvaient bien hurler, tu savais si bien les repousser.
Tu étais si fort et si grand et pourtant, tu as décidé que tu en avais trop sur les épaules, que tu en avais assez de la vie. Tu es parti. Tu en as fini avec ta vie.
Je t’aime, mais une partie de moi te déteste car je n’en avais pas fini avec toi, moi. J’ai encore besoin de toi, mais tu ne seras plus jamais là.
Je t’aime, mais j’ai le goût de hurler. De colère. De tristesse. De trahison. D’impuissance.
Papa, pourquoi t’es-tu enlevé la vie ? Qu’est-ce qui va m’arriver maintenant que tu n’es plus là? Qui fera un fort avec moi, maintenant? Qui me rassurera les soirs de tempête ? Qui m’encouragera à me relever quand je vais tomber ?
Papa, je t’aime mais je te déteste parce que aujourd’hui, j’aurais tellement besoin de toi.
J’aurais tellement besoin de me sentir si petit dans tes grands bras si forts.
Moi, c’est mon fils qui, à presque 25 ans, devait en avoir trop sur les épaules.
Il faut savoir que Papa souffrait tellement, tous les jours, chaque jour, à chaque seconde qui s’étirait comme un siècle et qui prenait toute son énergie, sa force, son courage. Papa n’en pouvait plus de toute cette souffrance intolérable. Il fallait qu’il arrête de souffrir. Imagine avoir une énorme migraine qui ne s’en va pas et qui te gruge. Papa t’aime. Il ne faut pas lui en vouloir. Il a fait de son mieux.
Tout à fait vrai, quand on comprend le pourquoi du geste, ça aide à ne pas lui en vouloir.
Jetadore mon papa d’amour je sais que sa été un grand combat avec toi même et envers la vie, sa me tue à petit feu de ne plus t’avoir à mes côté tu t’est enlever la vie à mes 13 ans je commençais le secondaire sa été pénible j’ai du m’en battre contre moi même et contre la vie mais moi jamais j’oserai poser ce geste, la vie est un cadeau faut l’apprécié.
Parfois, la douleur est si grande qu’on ne sait plus quoi en faire….. tu as le droit d’être en colère, tu as le droit de ne pas comprendre. C’est toute une épreuve que de perdre un parent, particulièrement de cette façon. Prends ton temps, tu guériras doucement….la paix reviendra et les doux souvenirs reprendrons leur place. Continues d’aimer ton père, malgré la rage et le sentiment d’abandon, même si c’est difficile. Tu as besoin de cet amour, crois-moi…..
……moi, c’est ma maman qui a choisi de partir. J’avais 12 ans. La guérison a été longue, mais on y arrive. Promis