Mon bébé, tu grandis, tu as maintenant dix-huit mois et nous vivons enfin le bonheur de se connaître réellement; nos besoins et habitudes, nos limites, nos qualités et nos affinités. Finies, ces premières semaines de vie, pendant lesquelles je me m’appartenais plus, pendant lesquelles toi seul prenait de l’importance. Finis, ces moments d’incompréhension, ou de doutes sur la façon de répondre à tes besoins. Il fallait apprendre à se connaître, c’est fait et c’est tant mieux!
Mon bébé, tu grandis, tu as maintenant dix-huit mois et nous ressentons la satisfaction de réellement être une famille en partageant des moments agréables et en faisant des activités tous ensemble. Finis, ces moments où je devais mettre ta sœur de côté, pour te nourrir encore, ou pour t’endormir. Exit ces soupers, où j’étais requise auprès de toi, ou pendant lesquels je me sentais coupable de ne pouvoir m’occuper de ta soeur et toi à la fois. Finis, ces petits moments, que j’ai observés à distance en te berçant ou te nourrissant. Nous sommes maintenant unis au quotidien, par tout ce que nous pouvons accomplir ensemble.
Mon bébé, tu grandis, tu as maintenant dix-huit mois et je peux difficilement nommer la joie que j’ai ressentie, quand j’ai enfin pu te sevrer du biberon, et quand je les ai rassemblés pour les jeter définitivement. Liberté, me voilà! Finies, les trois batch de vaisselle par jour, les pièces de biberon manquantes, et finis, les 1001 boires quotidiens. La simplicité de simplement te servir à boire aux repas, comme nous tous, est délectable.
Mon bébé, tu grandis, tu as maintenant dix-huit mois et j’aime cette satisfaction qui m’envahit de te voir enfin manger de tout, sans trop d’inquiétude et de dégâts. Ce soulagement de la préparation de repas différents, adaptés à ce que tu manges ou pas. Derrière nous, ces petits lunchs qu’on te préparait pour chacune de nos sorties, et ces longues listes faites à ton gardien pour expliquer les aliments auxquels tu as droit. Allons au restaurant ou chez mamie, peu importe, du haut de tes dix-huit mois, tu mangeras ce qu’il y aura, avec une aide minimale.
Mon bébé, tu grandis, tu as maintenant dix-huit mois et je suis heureuse de la routine enfin établie, de cette vie qui est redevenue relativement prévisible. Finis, les boires à heure imprévue, les siestes en avant-midi trop longues et celles d’après-midi, absentes ou trop courtes. On peut prévoir des sorties sans gymnastique d’horaire et sans avoir à planifier l’imprévisible. On peut même prendre des décisions spontanées!
Mon bébé, tu grandis, tu as maintenant dix-huit mois et je sens qu’il m’est maintenant possible de me réaliser autrement et de respirer un air différent du tien. Oui, mon retour au travail a exigé beaucoup d’adaptation, entraîné beaucoup d’angoisse et de remises en question. Aujourd’hui, bien que la routine ne soit pas évidente tous les jours, j’apprécie ces heures passées loin du foyer familial, et je profite mieux de chaque moment passé ensemble.
Mon bébé, tu grandis, tu as maintenant dix-huit mois et je souris à l’idée que les crises de dents sont presque terminées. Il n’en reste plus que quelques-unes et nous pourrons mordre réellement dans des nuits plus calmes, des journées plus paisibles. Finis, ces jours entiers, à essuyer ta bave et ton humeur maussade, à administrer du Tempra juste pour voir si c’est encore les maudites dents qui te travaillent. Finies, les morsures à gauche et à droite, toi qui aiguises ton dentier et notre patience.
Mon bébé, tu grandis, tu as maintenant dix-huit mois et j’apprécie cette solitude enveloppante et enivrante, ces petits moments que je réussis enfin à attraper de temps à autre. Finis, ces dons de moi extraordinaires, qui exigent chacun de mes souffles et chacune de mes pensées. Finies, ces douches ou ces épiceries, volées à la sauvette, seulement pour m’échapper quelques minutes de ton étreinte et de tes besoins de moi. Je profite à nouveau de la femme que je suis, de l’amie, la fille et l’amoureuse.
Toi, mon bébé qui n’en est plus un, je t’ai aimé du premier regard, et cet amour grandit au même rythme que toi. Je suis heureuse que tout cela soit fini, oui. Mais je le suis davantage que tu fasses partie de ma vie. Je te regarde, et j’apprécie celui que tu deviens petit à petit. Chaque nouvelle étape que tu franchis est magnifique, et me fait d’autant plus apprécier l’autonomie que nous gagnons. Et déjà, je te regarde et j’entrevois l’homme que tu deviendras bientôt.
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