En garde partagée, plusieurs mamans pleurent leur vie lorsque leurs bambins les quittent pour une semaine, et ça peut se comprendre. Mais pas moi. Je n’ai pas choisi de me séparer, mais j’ai choisi de m’y adapter et aujourd’hui, il me semble que j’ai besoin de cette absence pour me refaire un cocon intérieur. Avec le temps, l’ennui s’estompe pour laisser toute la place à la femme derrière la maman, femme qui voit d’ailleurs cinq bonnes raisons de ne pas se morfondre à attendre le retour de ses enfants.
#1 Le silence
Quand mes enfants quittent la maison pour une semaine, j’éteins tout : cellulaire, télé, tablette, radio, alouette. Et je respire les non-décibels. Plus de pleurs, plus de cris, plus de chansons, plus d’émissions pour enfants. Pendant une journée entière, je me vautre littéralement dans le silence. Je m’emplis du vide sonore qui habite ma maison et j’accueille à bras ouverts le doux grondement du frigo qui ronronne à intervalles réguliers. En plus, si je suis chanceuse, je n’entends même pas mes acouphènes causés par les voix de ténor de mes p’tits. C’est pas du grand bonheur gratuit, ça?
#2 Le sommeil
En l’absence de mes enfants, je dors à l’infini. Je me couche et me lève à des heures indécentes. Je me clenche des douze heures de sommeil d’affilée. Oui oui, je dors sans interruption. Sans enfants pour me réveiller toutes les heures pour cause de toux, de mauvais rêve, d’envie de pipi, de doudou perdue ou de vêtement mal placé. Sérieux, c’est une cure nécessaire pour tout bon parent séparé qui s’occupe de tout le monde sans relève la semaine qui suit. Une bouffée de santé mentale. Malgré tout, trop souvent, je me réveille quand même à sept heures le matin comme si mes enfants y étaient mais ce n’est pas grave; j’ai le droit de me rendormir.
#3 La bouffe
La marmaille partie, je n’ai pas de menu à planifier, je mange les restes du frigo, je n’ingurgite aucun légumes ou fruits obligatoires et je mange régulièrement des frites ou des céréales pour souper. Pas envie de faire l’épicerie ? Pas de problème, je peux survivre avec des cannes de thon et une boîte d’œufs. Et aussi et surtout, je me gave à satiété de cochonneries sans me cacher : chips, pop-corn, bonbons, etc. Une orgie de calories vides qui procurent beaucoup de bonheur (et un peu de culpabilité).
#4 Le sport
Puisque j’ai mangé mes calories pour un mois en sept jours, j’en profite aussi pour me lancer dans l’exercice. Oui, je récupère mon corps juste à moi. Je cours, m’entraîne et danse dans mon salon sans qu’un enfant se jette sur mon dos. Je fais du vrai cardio, pas celui qui t’essouffle en courant après les enfants, et de la vraie musculation, pas celle que tu pratiques en les soulevant. Et que ça sue, cette madame-là.
#5 La liberté
Farniente. Tel est mon mot d’ordre. Pas d’horaire surchargé ou d’activités planifiées. Du vedgeage sur le divan ou de la lecture dans un parc. Des amies rencontrées au resto ou un chum au lit. De la spontanéité tout le temps. De la liberté d’action. Pas de sacs lourds à traîner. Pas d’enfants à habiller et à laver, à attacher et à détacher dans la voiture. Je vrombis d’un plaisir adulte. À moi, la liberté.
P.S. Est-ce que je t’ai dit que, quand mes enfants sont de retour à la maison, je me donne à fond pour eux? Que je réponds à leurs cinquante besoins à la minute? Que je les bichonne et les enveloppe d’amour? Ne pas m’ennuyer ne veut pas dire que je ne ferais pas n’importe quoi pour mes petites bêtes adorées quand elles sont dans mes bras! Bonne semaine, la mère!
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