Mon garçon,
Aujourd’hui, tu m’as dit quelque chose qui m’a profondément ébranlée. Nous étions tout simplement en train de nous amuser dans le salon, lorsqu’une chanson qui t’a rappelé ton Papa s’est mise à jouer. Tu m’as alors regardée, et comme tu le fais souvent, tu m’as dit « Papa est au ciel, Maman? ». Je t’ai alors répondu que oui, ton Papa était au ciel, que son corps avait arrêté de fonctionner et qu’il ne pouvait pas revenir à la maison, même si je suis certaine qu’il aimerait beaucoup pouvoir être parmi nous. Et c’est là que, du haut de tes trois ans et avec toute la conviction du monde dans ton regard et tes petits sourcils froncés, tu m’as dit « Moi, aller chercher Papa au ciel. »
Je suis restée là, figée, les yeux pleins de larmes, à me demander ce que j’allais bien pouvoir te répondre. Mais la vérité mon garçon, c’est qu’il y a des choses qu’on ne peut pas réparer, des choses qui sont trop brisées pour qu’on puisse y faire quoi que ce soit. Tu sais, ton Papa, il réparait tout ce qui lui tombait sous la main. Absolument tout, une souffleuse, une maison, une auto, ou même un ouvre-boîte. La seule chose qu’il n’a pas pu réparer, c’est lui-même. Son cœur a lâché sans prévenir, et il est monté au ciel pour toujours.
J’aimerais tant pouvoir te dire qu’avec notre simple volonté, on peut arriver à tout faire. Qu’avec un petit saut vers le ciel et les bras tendus bien haut, on pourrait attraper Papa et le faire redescendre ici avec nous. Mais ça n’arrivera pas, et j’ai tant de difficulté à te le dire, à essayer de te le faire comprendre le plus doucement possible.
Je voudrais tellement être plus forte pour toi, mais tu es bien malgré moi le plus grand spectateur de ma douleur, celui qui me voit pleurer trop souvent, car quand nous sommes juste toi et moi, et que l’absence de ton papa dans notre vie me pèse beaucoup, je succombe à mes larmes. Mais tu es aussi celui qui m’apporte le plus de réconfort, celui qui vient me flatter les cheveux et me donner des bisous lorsque je pleure.
J’ai la certitude que tu deviendras un garçon incroyable et profondément attentionné. Sache que même s’il y a des choses qu’on ne peut pas réparer, on peut quand même faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que le reste fonctionne, et qu’il ne faut pas baisser les bras malgré tout. Et ça, même si tu ne le sais pas encore, c’est toi qui me le montres à chaque jour.
Je t’aime tant mon garçon et je serai toujours à tes côtés pour affronter les futures épreuves qui nous attendent, car oui, il y en aura d’autres encore, mais c’est ensemble que nous les surmonterons.
Myriam
Ce texte es tout simplement magnifique , vraiment … L’histoire n’est pas semblable a la mienne mais je me vois beaucoup avec ma fille qui aura bientot 2 ans , ou son père c’est pendu il y a quasiment 7 mois… Elle ne parle pas encore bien sure … Mais je suis tellement effrayer a lui dire pourquoi il n’est pas la … Sur ce je voulais vous dire que Cetais un tres beau texte 🙂