Je suis une mère qui donne mais qui ne reçoit rien et j’ai envie d’être égoïste. J’ai envie de ne penser qu’à moi pour une fois. Je suis fatiguée. Épuisée. Exténuée de veiller sur le bonheur de tout le monde. De donner sans jamais recevoir. J’ai une écoeurantite aiguë d’aimer les gens et de tout leur donner. Je suis vidée. Le peu de temps que j’ai pour moi, je ne veux que le dormir. Dormir cent ans, me réveiller et constater que le monde a continué de tourner et que tout le monde est heureux même si j’ai cessé de donner.
Tout le monde le sait, j’ai un grand cœur. Mais au rythme auquel j’avance dans la vie, il ne reste pas grand-chose pour moi. Je m’épuise et mon cœur s’amenuise.
Je n’en peux plus. Je n’en peux plus de dire oui quand j’ai envie de dire non. Je les vois, mes limites, maintenant qu’elles ont été atteintes puis dépassées et j’ai envie de hurler « NON », mais ce cercle vertueux dans lequel ma bonté a trouvé maison est devenu vicieux et m’empêche de m’écouter sans quoi la culpabilité m’envahit.
Je cours à ma perte et je n’en peux plus de la charge que je porte. Une charge mentale qui pèse trop lourd.
À trop donner, on finit par s’oublier. Ça fait plusieurs années que je n’existe plus.
Les gens qui m’entourent me voit aller et me félicitent parce que je sais prendre soin des autres. De tous les autres. Et moi j’ai envie de leur demander qui s’occupe de moi.
Je suis une mère qui donne à son enfant, une fille qui donne à ses parents, une femme qui donne à son chum, une humaine qui donne aux autres humains. Donner, donner, et redonner. Et moi ? Je reçois quoi ?
À toi, la maman, la fille, l’humaine qui donne trop, impose tes limites parce qu’une fois qu’elles ont été dépassées, ce n’est pas simple de revenir en arrière.
À toi la maman qui écrit ce texte,
à toi la femme qui se retrouve dans ce texte,
consulte, va chercher de l’aide parce que la dépression ça fait mal.
Courage
Pensez à toi, n’est pas égoïste crois moi
Pensez à toi, c’est prendre soins de toi
Pensez à toi, c’est d’abord et avant tout t’aimer toi
Pensez à toi, c’est te cajoler, te câliner toi
Pensez à toi, c’est t’offrir une bouffée de bonheur rien que pour toi
Pensez à toi, c’est partager l’amour autour de toi
Pensez à toi, c’est découvrir tout ce qu’il y a de bon en toi
Pensez à toi, c’est devenir amie avec la meilleure amie en toi
Pensez à toi, c’est repartir à la découverte de toi
Pensez à toi, c’est respirer le bonheur d’être toi avec toi
Pensez à toi, c’est accueillir avec bienveillance la mère et son don de soi
Pensez à toi, c’est constater que le monde continue de tourner sans toi
Pensez à toi, c’est dire autour de toi que cette pause est bénéfique pour toi
Pensez à toi, c’est ne pas cesser de donner tout de toi
Pensez à toi, c’est donner autrement, partager ce don si précieux en toi
Pensez à toi, c’est savourer et apprivoiser le peu de temps pour toi
Pensez à toi, c’est apprendre à multiplier le peu de temps pour toi
Pensez à toi, c’est ne plus ressentir ce besoin immense de dormir cent ans
Pensez à toi, c’est chasser petit à petit ce sentiment désagréable en toi
Pensez à toi, c’est éloigner la fatigue s’emparant de toi
Pensez à toi, c’est retrouver l’énergie en toi
Pensez à toi, c’est déguster ce réconfortant breuvage chaud au chocolat
Pensez à toi, oui pour une fois
Pensez à toi, oui plus d’une fois
Pensez à toi, oui rien que pour toi
Pensez à toi, oui pensez à toi
Pensez à toi, oui pourquoi pas !
Et maintenant… je l’applique également pour moi ?
wow!!! merci!!!
Oh Margaux!!! Ta présence me manque à l’école, je n’ai même pas pu te donner mes chocolats de noël qui, je le sais, n’aurais pas survécu longtemps entre tes doigts… Au final il ont traîné un bout dans mon sac avant d’échouer sur le bureau d’une autre galerienne de l’école… J’espère bien te recroiser un jour, j’ai ton cadeau de noël mais tu es partie avant que je n’ai le temps de te le donner, pour une fois au moins tu pourrais recevoir sans donner 🙂 À très bientôt j’espère! Ton ancienne voisine de casier 😉
Vous avez sûrement beaucoup de mérite, comme bien des mamans d’ailleurs, mais quelqu’un avant vous a aussi beaucoup donné pour que vous soyez là aujourd’hui. 😉
Je félicite toutes les mamans pour cette vie de sacrifice et de don de sois. Mais pouvons nous aussi soutenir tous les papas qui, a l’époque où nous vivons, s’investissent tout autant et peuvent aussi subir cette pression et ces sentiments. Pour ma part moi aussi je ne vis plus que pour moi, j’ai aussi laissé de côté mes loisirs, moi aussi je me lève la nuit, moi aussi je range derrière cette petite tornade, moi aussi je suis trempé quand je lui donne le bain, moi aussi je panique quand il tousse trop fort ou qu’il a de la fièvre, moi aussi je tombe de fatigue avant lui en lui lisant une histoire, moi aussi je culpabilise quand je cri un peu trop fort, mais moi aussi je suis là pour tous les bons moments ??.
Donc un gros bravo à tous les parents
Margaux ! C’est le prénom de ma deuxième qui a 5 ans. Présentement en arrêt de travail, ma classe m’a épuisée. Il est temps que je pense à moi. Quand le médecin m’a posé comme question : que fais-tu pour toi ? LA question qui fait réfléchir ! Bref, pensons à nous 🙂