À toi qui partages ma vie,
S’il te plaît, dis-moi merci. Valorise-moi, pitch moi des fleurs, vante-moi, fais ce que tu veux, mais dis-moi que je suis bonne.
J’ai besoin que tu me fasses sentir hot, que tu me fasses sentir que je t’impressionne. J’ai besoin que tu me dises que tu me trouves donc ben organisée quand je me fends la tête en quatre à planifier les repas de la semaine.
Quand j’organise les fêtes des enfants, que je leur trouve des activités, que je planifie leur fin de semaine, j’ai besoin que tu me regardes dans le blanc des yeux pour me dire que tu me trouves incroyablement efficace.
Le matin, mon amour, j’ai besoin que tu me dises que je t’impressionne dans ma gestion de la routine. J’ai envie de me coucher le soir en t’écoutant me louanger sur mon rôle de mère. T’as pas idée comment c’est ça qui m’allumerait le plus quand on ferme la lumière ces temps-ci. Parce que j’ai toujours l’impression de courir après mon temps et mon souffle. Parce que je ne sais plus toujours qui je suis et pourquoi je fais ce que je fais.
À toi qui partages ma vie, dis-moi merci. Dis-moi que je suis bonne. Parce que nos enfants grandissent et parce que j’ai tellement souvent l’impression de me tromper, mon amour, dis-moi merci.
Dis-moi que je suis bonne. Dis-moi que je suis incroyable dans ma façon de gérer les devoirs et les leçons, de rapiécer les pantalons. De toujours savoir où sont rendues les mitaines et d’avoir su me rappeler de leur rendez-vous chez le dentiste. Parce que, depuis que je suis mère, je ne sais plus tout le temps ce que je souhaite pour moi, parce que j’ai tellement le feeling de me mettre de côté, de m’oublier.
S’il te plaît chéri, dis-moi merci. Ça me permettra de me sentir plus complète. De me rassurer. Ça me convaincra peut-être que quelqu’un voit et reconnaît tout ce que je fais. Parce que si tu me bombardes de compliments, peut-être que je vais te croire. Peut-être que ça me fera du bien.
Chéri, toi qui partages ma vie, dis-moi merci, dis-moi que je suis bonne. J’essaie de remarquer la reconnaissance dans les yeux de nos enfants, mais bien souvent je ne la vois pas. Je me dis que c’est normal, que nos enfants ne voient pas les cernes sous mes yeux ou le poids sur mes épaules. C’est pour ça que je me tourne vers toi. Parce que j’ai sacrifié ma carrière, changer mes horaires. Parce que je fais le taxi, l’épicerie et que c’est moi qui se lève la nuit, dis-moi que je suis bonne. Dis-moi merci.
Prends-moi dans tes bras et dis-moi que tu ne pourrais vivre sans moi. Dis-moi que je suis la plus bonne, que je suis merveilleuse. Dis-moi que je suis la meilleure mère du monde pour tes enfants et que tu n’en aurais pas choisi une autre que moi.
Excuse-moi, je sais que je suis intense. C’est que je remets en doute chacun de mes choix, chacune de mes phrases. Parce que je trouve que je n’en fais pas assez. Que j’en fais trop en fait. Parce que je voudrais me sentir meilleure. Parce que des fois, j’essaie de comprendre ce qui m’a poussée à choisir tout ça.
À toi, qui as voulu faire de moi une maman, dis-moi que tu es fier de moi.
Parce que par moments, je n’ai pas confiance en ma capacité d’être la mère que j’essaie d’être et j’ai besoin d’être rassurée.
À toi, le père de NOS enfants, dis-moi que je suis bonne et remercie-moi.. les enfants sont autant de lui que elle.
A toi le père de notre enfant,
À défaut de me faire un compliment,
La prochaine fois que je te confierai que c’est dur avec notre enfant,
Tais toi !
Ça t’évitera de remettre encore les problèmes sur mon dos !
Bien dit !