little boy sad

Les garçons gardent le silence

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Dans le tumulte du mouvement #metoo, dans le chaos créé par la violence sexuelle, une voix se fait silencieuse. Une voix qui se tait et se terre. Une voix qui hurle à tue-tête sans qu’on l’entende. La voix de nos garçons. Parce que les garçons sont assez forts pour se défendre. Parce qu’un garçon ça ne pleure pas, ça s’endurcit. Parce qu’un garçon ça aime ça le sexe.

À toi qui es mal à l’aise lorsque maman vient te lire une histoire avant de te coucher parce qu’elle caresse ton pénis pour t’aider à dormir, fais résonner ta voix. Ce n’est pas parce que tu as une érection que ça veut dire que tu consens et que tu as du plaisir. Parle, parle, parle, fais résonner ta voix.

À toi qui rêves d’une carrière d’hockeyeur professionnel et qui uses son savon à profusion dans sa douche après son match pour essayer d’effacer la honte, la douleur et les traces laissées sur ton corps par ton entraîneur. Ce n’est pas en gardant le silence que tu atteindras tes rêves. Parle, parle, parle, fais résonner ta voix.

À toi qui te fais caresser l’entrecuisse et embrasser dans le cou par ta professeure pendant la période de récupération ou la retenue qu’elle t’impose en te promettant de meilleures notes scolaires, tu n’as pas à subir d’attouchements non voulus en échange de promesses. Ce n’est pas parce que c’est une femme qui te touche que ce n’est pas une agression sexuelle. Parle, parle, parle, fais résonner ta voix.

À toi qui te dévêts lentement en pleurant et qui s’exhibes nu devant la caméra de ton grand-père en suivant ses instructions quand il vient te garder. Tu n’as pas à te masturber sous son œil parce que tu crois que ta famille te reniera et qu’on ne te croira jamais. Ce n’est pas parce que ton corps à une réaction organique normale et que tu as une éjaculation que ça confirme ton accord à participer à ce tournage. Parle, parle, parle, fais résonner ta voix.

À toi qui te laisses taponner les fesses contre ton gré par des jeunes filles après ton match de football parce qu’elles aiment tes muscles et que tu es la vedette de ton équipe et que tu crois que c’est ce qu’on attend des garçons. Tu as le droit de ne pas aimer ça et de ne pas vouloir que les filles se frottent les seins sur toi. Ça n’a aucun lien avec ton orientation sexuelle. Parle, parle, parle, fais résonner ta voix.

La violence sexuelle n’a pas de sexe, n’a pas de genre, n’a pas de nationalité, n’a pas d’âge, n’a pas de frontière, n’a pas de croyance, n’a pas de préférence. Nos garçons n’en parleront pas. Nos garçons subiront en silence. Parce que les garçons sont assez forts pour se défendre. Parce qu’un garçon ça ne pleure pas, ça s’endurcit. Parce qu’un garçon ça aime ça le sexe. Brisons le silence de nos garçons. Faisons résonner leurs voix aux côtés de celles de nos filles. Un jour peut-être, leurs voix s’élèveront ensemble pour hurler de bonheur au lieu de douleur.

Crédit : spixel/Shutterstock.com

Lily Côté

Maman dans la quarantaine investie dans une famille recomposée de cinq enfants du "terrible two" jusqu'aux ados, je réussis quand même à trouver le temps pour relaxer dans un bain avec un bon verre de vin à la main entre le travail, les tâches ménagères, les devoirs et les activités sportives et artistiques de tout la bande. C'est moi, la mère en running shoes qui est toujours à moitié peignée et que vous voyez arriver en retard à la finale du tournoi de ses enfants ou à la dernière minute pour le cours d'art. Avec mon premier, j'ai essayé de suivre tous les standards imposés aux mamans et j'ai échoué de façon magistrale. J'ai donc plutôt choisi d'être parent au rythme des saisons et de l'évolution de ma troupe. Un combat à la fois.

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