sick man in hospital bed

Ton chum qui lutte pour survivre

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Son diagnostic n’est pas le tien. Et pourtant. Tu le portes comme si ce l’était. Comme si c’était ton fardeau. Parce que tu es persuadée, qu’à deux, vous êtes tellement plus solides. Invincibles.

Certains jours, tu souhaiterais si fort prendre sa place. Le temps de lui donner le break qu’il mérite. Le temps qu’il retrouve de son énergie d’avant. De sa bonne humeur légendaire. Le temps que cette étincelle de vie renaisse dans son regard. Ce regard que tu aimais tant et pour lequel, tu serais prête à te sacrifier, toute entière.

Ce mal qui affaiblit ton homme, jour après jour après jour, tu l’emmerdes profondément. Y’a pas une minute qui passe sans que tu élabores un plan pour en venir à bout. Pour lui donner la jambette fatale et permettre à ton homme de reprendre le dessus.

Mais ce n’est pas ce qui se passe. Depuis quelque temps, tu as le sentiment que vous êtes en train de perdre la bataille. Tu essaies fort de l’aider à poursuivre son combat, mais tu sens qu’il souhaite de plus en plus baisser les bras. Parce qu’il est à bout. De ne pas être lui. De ne plus être ce rempart, derrière lequel, les enfants et toi pouviez vous cacher inlassablement.

Tu rêves d’une nuit à ses côtés, nichée dans son dos. Tu n’espères rien de plus que votre quotidien d’avant. Banal. Normal. Tu souhaites retrouver celui qui t’allumait d’un regard. Qui t’étourdissait de son énergie. Celui qui avait l’énergie pour défendre, bec et ongles, ses points de vue et qui te faisait parfois, tellement rager.

Tu rêves de reprendre le rôle de l’amie, conjointe et amante et de délaisser le rôle d’infirmière qui t’appartient maintenant. Et que tu n’as pas choisi. Parce que votre vie d’avant te convenait parfaitement.

J’admire ce que tu fais. L’énergie que tu déploies. Ton positivisme de façade m’impressionne… mais sache que je ne suis pas dupe. Je sais que tu luttes avec pour seul allié, le désespoir de cause. Que tu luttes parce que tu ne sais plus quoi faire d’autre. Que tu luttes parce que tu as besoin de te sentir un minimum utile, mais que le soir, une fois couchée, le chagrin, l’ennui et parfois, le désespoir t’envahissent.

Je sais que tu n’en peux plus des allers-retours entre l’hôpital, le travail et la maison. Que tu cours sans relâche pour que les enfants ne souffrent pas de ton manque de disponibilité et de l’absence de leur père. Je sais que tu tentes de tout maintenir de front, mais que c’est un profond sentiment d’échec qui t’habite actuellement.

Et c’est ce qui m’inquiète. Parce que je sais que tu ne t’arrêteras pas. Je sais que tu voudrais parfois déposer un genou par terre, mais que tu ne le fais pas. Parce que tout repose actuellement sur tes épaules. Parce que tu as compris que ta survie dépend de la sienne et que tu es prête à tout pour y arriver.

Et en silence, t’as peur. Peur de ne plus jamais vivre vos fous rires. Vos moments de tendresse. Votre complicité percutante. Votre bonheur tant envié.

Mais tu continues, toujours, de garder espoir.

Crédit : Gorodenkoff/Shutterstock.com

La Collaboratrice dans l'Ombre

La Collaboratrice dans l'Ombre est la couverture utilisée par toutes les collaboratrices de l'équipe qui souhaitent écrire des articles crus et criant d'une vérité sans filtre. Souhaitant exprimer et assumer leurs opinions sans pour autant blesser leur entourage immédiat, elles préfèrent alors utiliser le couvert de l'anonymat.

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1 Comment

  • Bonjour
    Si je puis me permettre, profitez le plus possible de votre mari. Vos enfants sont importants bien sûr, et il faut bien qqun pour les garder. Mais ne culpabilisez pas de rester auprès de votre mari. N’oubliez pas, même si vous êtes fatiguée, même s’il est fatigué, de continuer à prendre le temps de discuter, de vous serrez dans les bras quand c’est possible, d’être juste ensemble, à partager votre amour. Faites le pour lui, et faites le surtout aussi pour vous, pour ne jamais regretter de vous être laissée emporter par toutes les obligations d’une mère de famille qui travaille, et qui a son mari malade à la maison ou à l’hôpital. J’espère de tout cœur que votre mari guérira.

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