En tant que parent, tu as un paquet d’affaires à enseigner à ton toddler. Ce que tu ne sais pas, c’est que lui aussi, il a ben des affaires à t’apprendre. Voici donc les trois grandes leçons que ton toddler va assurément t’enseigner.
Leçon #1 : Se fendre en quatre, c’est inutile
Tu l’aimes ton bébé. Tu l’aimes tellement, qu’il fait naître en toi des motivations et des inspirations jusqu’ici insoupçonnées. Ceci étant, un beau jour, super motivée tu te dis que ce soir tu vas préparer un souper de cordon-bleu pour ta petite majesté! Et c’est parti pour un tour : croquettes aux légumes camouflés en forme d’animaux, (la recette a cinquante-huit étapes, mais c’est pas grave puisque c’est génial de pouvoir contenter ses papilles ET respecter les recommandations du guide alimentaire!), mini-muffins sans sucre (c’est juste vingt-deux étapes, et ils ont l’air tellement bons sur la photo, petit chéri n’y verra que du feu!), sky is the limit puisque tu l’imagines déjà enfourner de grosses bouchées et ses yeux s’illuminer de délectation.
Après cinq heures aux fourneaux, tu as le front mouillé de sueur et tu es au bord de la crise d’asthme, mais tu es satisfaite et tu peines à croire que c’est toi qui as concocté ces magnifiques petits plats.
À l’heure du souper, tu sers tes belles croquettes en grande pompe à ton Namour qui est affamé comme s’il n’avait pas mangé depuis une semaine. Tu attends sa réaction, le coeur battant…Il check la chose d’un oeil circonspect. Il poke avec le bout de son doigt. Il goûte effleure ledit doigt avec le bout de sa langue. Tu attends le « mmmm, c’est boooon »….Mais ton chéri d’amour a tôt fait de te faire redescendre de ton monde de licornes en faisant flyer son assiette à terre. Animaux en légumes : écrapous. Déçue, tu lui réchauffes un restant de Kraft Dinner avec des rondelles de saucisses et tu lui sers un biscuit aux pépites de chocolats. Fin.
Morale de l’histoire: se fendre en quatre, c’est inutile.
Leçon #2 : Le silence, c’est louche
Ça fait un bon deux heures que tu joues avec ton p’tit. Tu as fait des châteaux avec des blocs, des chatouilles, construit une maison sous la table avec des couvertures et sacrifié ton dos et ton amour-propre pour jouer au cheval et pour te déguiser en Capitaine Crotte-de-Nez, bref, t’as fait ta job de mère et tu mérites amplement une pause de une minute et vingt secondes. Tu profites donc du fait que ton chéri est occupé à farfouiller dans sa boîte de bricolage pour t’évacher sur le sofa du salon et fermer les yeux. Une minute et vingt secondes passent…yes! Vingt-deux secondes… tu te délectes. Tu te dis, avec émotion que ton enfant grandit et qu’il est enfin capable de s’occuper par lui-même maintenant.
Le silence s’étire, c’est merveilleux. Rendue à deux minutes quinze secondes, tu te demandes tendrement ce qu’il fabrique. Après deux minutes et trente secondes, ta curiosité l’emporte sur ton envie de rester écrasée là, et tu vas le voir pour constater qu’il a colorié tous les murs de sa chambre et est occupé à finaliser son oeuvre d’art sur les draps de son lit. Le plus intrigant dans tout ça? Tu ne sauras jamais comment il a réussi à faire tout ça en deux minutes trente. Fin.
Morale de l’histoire: le silence, c’est louche.
Leçon #3 : Rien ne sert de courir, il faut changer la couche à point
Ce matin, comme tous les matins, tu te bats avec ton dragon pour l’habiller. T’sais, ça se fait par étapes cette affaire-là, et chaque étape est une mini-victoire et ce matin t’es bien décidée à clancher ça rapido, sinon tu vas être en retard à la job. Un, enlever le pyjama. Deux, enlever la couche. Trois, mettre une couche propre. Entre les étapes deux et trois, tu t’offres une gorgée de café tiède en laissant la bête courir à poil et en espérant qu’elle ne fasse pas pipi par terre. Cette gorgée de café est nécessaire pour avoir la force d’exécution à l’étape trois seule contre ton diable de Tasmanie enragé qui va probablement se rendre compte qu’il voulait la couche Flash McQueen une fois que tu vas avoir réussi à lui mettre sa couche Mickey Mouse. Étape quatre, cinq, six et sept : la chaussette droite, la chaussette gauche, le pantalon, et le chandail. Après ça, t’es en sueur, mais ça tombe bien parce que ton café maintenant froid va pouvoir te rafraîchir. En hiver, tu dois compter quinze étapes de plus pour lui faire enfiler ses bottes, sa suit d’hiver, sa tuque, ses mitaines, son cache-cou, alouette.
Malgré les étapes et les cris de protestation qui se multiplient, tu continues la bataille jusqu’au bout de ton sang; il le faut! Et voilà, c’est enfin fini. VICTOIRE !
Et là, il fait caca. Fin.
Morale de l’histoire : rien ne sert de courir, il faut changer la couche à point.
Pis toi, qu’est-ce que ton p’tit t’a appris ?
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