À partir du moment où tu annonces ta grossesse, les femmes de ton entourage (ou parfois même celles que tu n’avais jamais vues de ta vie chez Walmart) voient une belle porte ouverte pour te prodiguer des conseils qu’elles jugent inestimables. Bien sûr, la majorité d’entre elles, moi comprise, veulent ton bien. Cependant, d’autres semblent davantage là pour te faire la morale.
À toi qui se permets de me parler allègrement de mon rôle de maman en me jugeant dans les coins, voici donc la mise au point que j’aimerais faire avec toi.
Tu sais, fille, je suis quelqu’un qui a ses valeurs, ses idées et qui aime son enfant plus qu’on ne peut l’imaginer. Même si je ne fais pas les choix que tu as faits, ça ne veut pas dire que je suis une mauvaise maman.
Que je choisisse de donner le sein ou le biberon ne te regarde pas et garde en tête que j’ai assurément fait toute une réflexion avant de prendre ma décision. Je ne mérite pas non plus ton jugement si je décide que mon enfant prendra de la préparation commerciale parce que je ne suis pas à l’aise de donner le sein ou parce que ça n’a pas marché. Si je décide de donner des purées préparées en épicerie ou même de faire la DME (le diable en personne ça, la diversification alimentaire menée par l’enfant), ce n’est pas parce que je n’aime pas assez mon enfant pour le regarder salir mon plancher de restants ou parce que je veux l’étouffer avec de la nourriture qu’il prendra par lui-même; c’est parce que j’ai mes raisons, des raisons remplies d’amour pour mon tout-petit. Si j’utilise des couches jetables et non des couches lavables, ce n’est pas non plus parce que je me fous de l’environnement ni de son avenir.
Il faut que tu comprennes que ce n’est pas que ton avis ne m’intéresse pas, mais c’est la façon que tu le donnes qui me dérange. Ton regard accusateur rempli de « What the fuck », tes réactions impulsives, tes petites remarques du genre « Moi, j’aurais jamais fait ça à mon enfant franchement! », tes commentaires dits dans mon dos… Au final, ça donne quoi?
Est-ce que je vais changer de méthode ou d’opinion parce que tu ne les aimes pas, ou parce que je n’ai pas fait « pareil » comme toi? Non.
Tout ce que ça va me faire, c’est me déstabiliser et me faire de la peine. Ça va peut-être m’amener à me questionner à savoir si j’aime mon p’tit assez fort et me faire sentir coupable de quelque chose pour laquelle je ne devrais pas ressentir de culpabilité. Et dans tous les cas, ça risque de nous éloigner si nous sommes proches, particulièrement si je garde confiance en moi et que je décide de te classer parmi les gens désagréables.
Peu importe ma réaction, ce qui est certain est que ça ne te rendra pas meilleure et personnellement ça ne va m’amener que du négatif ou rien du tout. Je me redemande donc, pourquoi? Est-ce que tu le fais pour te rassurer toi, sur ta pratique? Est-ce que tu projettes ton insécurité sur les autres? Je te laisse y réfléchir.
Bref, ce que je veux te dire, c’est qu’en tant que maman, on prend soin de nos enfants au meilleur de nos connaissances et avec tout l’amour qu’on a à donner. Au lieu de se piler dessus, on devrait s’entraider et se soutenir. Si tu penses pouvoir m’apporter quelque chose, fais-le gentiment en m’offrant directement ton aide et si je la refuse ou si je ne suis pas d’accord, s’il te plaît, respecte mon choix et passe à autre chose.
Toute mes félicitations pour ce premier texte Mme Laurie! Ça tombe dans le mille et j’ai déjà hâte de lire les prochains!