ATTENTION : ce texte reflète l’opinion de son auteure et non l’opinion de la plateforme de La Parfaite Maman Cinglante dont le but n’est pas de prendre position mais d’offrir une tribune à toutes les mamans souhaitant faire part de leur vision de la maternité ainsi que de leur expérience personnelle. Par ailleurs, si vous souhaitez écrire un texte en réponse à ce billet, notez que vous pouvez le faire en tout temps et le faire parvenir à [email protected].
Je suis une maman et je consomme du cannabis. Par consommer du cannabis, je ne veux pas dire tout le temps. Je veux dire, occasionnellement. Tout le monde a ses vices. Je ne fume pas de cigarettes et je bois de l’alcool modérément comme une grande partie des gens; je bois un ou deux verres de vin après le travail le vendredi soir et dans les soupers entre amis. J’abuse rarement parce que je n’aime pas le feeling de la gueule de bois le lendemain matin.
Je suis une maman et je consomme du cannabis. Pas devant mes enfants. Pas en plein milieu de la journée, pas pendant nos activités. Je consomme du cannabis quand mes petits ont les yeux fermés, qu’ils dorment à poings fermés ou quand ils ne sont pas là. Je ne consomme pas à en perdre mes facultés. Pas dans la maison mais dehors, comme un fumeur. Je n’en fais pas non plus la promotion devant les enfants. Maintenant que c’est légal, ils feront eux-mêmes le choix d’en consommer ou non en temps voulu.
Je suis une maman et je consomme du cannabis. Je lis et je m’informe sur les effets de la plante que je consomme, sur la quantité de THC qu’elle contient et ses effets potentiels. La société fulmine contre les ‘’poteux’’ mais dites-moi, c’est quoi la différence avec l’alcool, la cigarette et les médicaments? Ceux-là, on les consomme allègrement devant nos enfants alors que ce sont des drogues beaucoup plus puissantes et addictives que le cannabis et les enfants y sont exposés quotidiennement. Il ne faut pas les banaliser.
Je suis une maman et je consomme du cannabis. Vous avez capoté en voyant les files d’attente devant les succursales de la SQDC? Vous auriez aussi capoté en voyant les files d’attente pour de l’alcool lorsqu’on a mis fin à la prohibition. Ça ne veut toutefois pas dire que je veux et que je vais consommer mon cannabis devant les enfants ni que je vais passer mes grandes journées à en magasiner.
Je suis une maman et je consomme du cannabis. Récemment, mon plus vieux me posait des questions sur la marijuana suite à un reportage télévisé et me demandait si j’avais déjà essayé. Je lui ai répondu que oui, j’avais déjà essayé, que cette plante-là m’avait détendue et fait bien rire mais sans plus. Je ne lui ai pas dit que j’en consommais à l’occasion à la maison. Je ne lui ai pas dit que j’avais mangé des « space brownies » quand j’allais au cégep.
Je suis une maman et je consomme du cannabis. Je ne crie pas sur tous les toits que je fume de la marijuana. La majorité des gens que je côtoie ne sont pas au courant. J’ai un bon travail et je suis capable d’exécuter toutes mes tâches, et comme il faut. Cela n’affecte pas mon rendement et je ne m’absente pas plus qu’une personne qui n’en consomme pas. Si j’ai à m’absenter, c’est pour prendre soin de mes petits qui sont malades ou pour des obligations comme des rendez-vous médicaux.
Je suis une maman et je consomme du cannabis. Le fait de fumer occasionnellement ne fait pas de moi une mauvaise maman. Cela ne fait pas de moi une maman qui ne prend pas ses responsabilités. Mes enfants ne manquent de rien. Ils mangent des légumes, des fruits, on se fait des soirées cinéma en pyjama et tout ce qu’un parent qui ne consomme pas fait. On se fait des câlins, on rit et on s’aime. Je ne suis pas différente ou engourdie par la substance. J’éduque mes enfants sur les effets des drogues et je les encourage à ne pas consommer. Que ce soit du pot ou toute autre drogue. Mais dans tous les cas, je reste une maman qui aime ses enfants et qui ne veut que leur bien et je fais tout ce que je peux pour qu’ils deviennent des adultes responsables et autonomes.
Je suis une maman, et je consomme du cannabis.
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