Je suis une maman célibataire. J’accumule les saisons comme une collection de petites solitudes. Parfois, je regarde la pluie tomber, je vois le vent se lever, la neige m’enterrer et puis l’été se ramener. Je pense à l’homme de ma vie, souvent. Je me demande où il est. À quoi peut-il bien ressembler.
Je suis une maman, une semaine sur deux.
Je suis une femme célibataire, une semaine sur deux.
Ma vie est scindée en deux temps. Le calme et puis la tempête.
Quand je perds la moitié de mes petits, je retrouve la moitié de moi. Je retrouve le plaisir de rentrer tard sans responsabilités. Je ferme leur porte de chambre et pis j’envoie promener le samedi matin avec un plaisir malin.
Sincèrement, je ne sais jamais sur quelle partie de ma vie je dois apposer l’étiquette « tempête » parce qu’au final, une semaine sur deux, j’abrite sous mon toit ma raison d’exister et ça me calme.
Je les entends rire, mon foyer reprend vie. Je cours dès l’aurore, je cours comme une poule pas de tête, je prends le premier morceau de linge dans le panier pour me le mettre sur le dos. Ce même panier à linge d’où la robe du vendredi soir d’avant me fait un clin d’œil. J’ai de la broue dans le toupet certes, mais j’ai le cœur qui fait le plein d’amour.
J’ai deux vies, je possède deux identités.
Je me suis longtemps tenue dans le fossé, vous savez, à la limite de mes deux existences. Ça ne m’a pas apporté grand-chose à part m’ennuyer à mort, à revirer ma vie de bord et pis à me culpabiliser d’avoir du fun.
Ça fait que j’ai laissé aller.
Une semaine sur deux, je me fais belle et je sors. J’en oublie que je suis mère, je retrouve l’innocence d’une femme sans enfant. Je retrouve l’élan de la panthère. J’en perds la notion du temps.
Une semaine sur deux, je fais ce que je veux.
C’est ma tempête avant le calme.
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