Comme je suis heureuse de boire du thé dans mon bain, de me glisser sous ma couette silencieuse, un livre à la main. D’avoir les cheveux en bataille, le mascara de l’avant-veille qui coule me donnant l’air d’une héroïnomane, de ne plus vivre pour plaire et de m’en foutre.
Comme il est bon de me réapproprier le bonheur. Un jour à la fois. À ma façon. Même si je n’ai plus ma dose de toi. Même si dans mes veines, tu ne cours plus. Que dans mes tempes, tu ne bats plus. Même s’il n’y a plus de nous. Et presque plus de moi.
Comme il est bon de voir à quel point tu as réveillé en moi des forces insoupçonnables. Je suis libérée, enfin. Libérée de toi, mon mal et ma cure à la fois.
Je ne t’en veux plus même si ce serait permis de t’en vouloir encore. Même si tu as extirpé au fil des mois tout ce qu’il y avait de bon dans mon cœur, avant de me laisser pour morte. Loyale, complètement siphonnée de toi, je t’ai attendu, tu sais. Longtemps, longuement. Me noyant dans la peine de regarder les journées s’écouler sans voir ton camion passer dans ma rue. J’ai vu les saisons balayer toutes les traces que notre histoire avait laissées. Du printemps qui naissait pour me narguer jusqu’à l’automne que j’ai laissé t’emporter.
Et la vie continue, les gens affluent. Cependant, quelque chose a changé. Je ne fais plus confiance, je me méfie. Je me méfie des autres et de moi-même. Depuis que je rame seule, je ne suis plus certaine de vouloir partager ma barque. C’est ma destination, ma rame. Et si un passager de plus me ralentissait ? Un jour, peut-être, les débris de mon cœur fusionneront pour reprendre vie.
D’ici là, un chapitre à la fois, je reprends les rênes de ma vie. Pleine voile vers la zénitude d’être ma nouvelle moi et le bonheur du beau temps après la pluie.
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