Il y a de ces journées, l’été, où il fait chaud. Où sitôt levés et le déjeuner avalé, les petits réclament d’aller s’ébattre dans la piscine. Tu crèmes tout le monde et tu t’installes sur le patio avec ce roman que tu te promets de terminer depuis le printemps. Par miracle, aujourd’hui, tout le monde s’occupe sans toi, tout le monde s’entend bien. Tu dévores ton bouquin en gardant un œil avisé sur ta marmaille enjouée.
Vous vous nourrissez à coups de melon d’eau pis de popsicles. Un moment donné, quand ton plus vieux sort de l’eau tout ratatiné pour te dire qu’il a faim, tu réalises qu’il est 12h30 et que t’as rien prévu pour dîner. Tu sors des crudités, de l’hummus, des craquelins et des fruits, que chacun grignote avant de retourner vaquer à ses occupations, à sa vie d’été.
Ton livre est à la moitié. Les enfants ont quitté la piscine pour se lancer un ballon, courir, grimper. Ils sont dans leur bulle, toi dans la tienne. Tu sors un pichet d’eau citronnée, leur rappelles de bien s’hydrater. Tu ne fais rien, pas de ménage, pas de cuisine. Tu lis, tu vis.
Un moment donné, tu entends un bruit de moteur dans l’allée. C’est ton chum qui revient de travailler. Tu n’as pas vu le temps passer, tu n’as rien préparé pour souper. Vous partez peut-être au casse-croûte du coin, ou bien tu brasses une salade vite faite, fraîche et légère. Personne n’a vraiment faim, de toute façon, par ces jours de canicule. Vous prenez une marche jusqu’au bar laitier. Vous revenez à la maison, allumez un feu. L’ambiance est aussi légère que l’humidité est lourde. Vous jasez, vous riez, c’est relax.
Quand tu vois ton bébé bâiller, tu le traînes pour un petit bain rapido et il ne s’obstine même pas pour aller au lit. T’en rappelles-tu, de ça? De ce sentiment, quand on va se coucher, propre et frais, après une grosse journée d’été à jouer, nager et suer? On sent le soleil et nos muscles sont épuisés. Le sommeil est aussi profond qu’instantané.
Tu veilles au bord du feu avec ton chum, vous ne parlez pas, vous regardez juste les flammes, vous écoutez leur crépitement, et vous vous dites que vous êtes bien. Juste vraiment bien.
Ça n’arrive pas souvent. Peut-être que demain ce sera différent, peut-être que demain la folie habituelle reprendra du service, pis c’est ok. Mais aujourd’hui, le temps s’est arrêté, vous étiez dans votre bulle d’été.
Et c’était parfait.
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