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À toi, la maman de la fillette aux choux de Bruxelles

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En réaction au texte Ma fille est LA fillette aux choux de Bruxelles paru sur notre plateforme le 17 juin 2018.

À toi la maman de la fillette aux choux de Bruxelles,

J’aimerais d’abord te dire de ne pas t’en vouloir. De ne pas penser que tu aurais pu être là pour protéger ta fille. Parce que l’important n’est pas ce que tu aurais pu faire mais ce que tu fais maintenant. Aider ta fille à grandir avec cette épreuve ne sera pas chose facile mais qui pourrait être mieux placé que sa maman pour l’aider?

Plusieurs t’accusent d’être restée passive face au père de tes enfants. Moi, je te trouve bonne, parce que la rage que tu as dû ressentir en entendant cette histoire pour la première fois doit avoir été difficile à contenir. Je n’aurais sans doute pas pu en faire autant mais je crois que tu as pris la bonne décision en agissant ainsi. Parce que faire de l’aliénation parentale n’aurait en aucun cas aidé ta fillette à se reconstruire. La prise en charge par la DPJ était faite, le processus allait suivre son cours.

On juge également cet homme. Avec raison. Parce que cette nuit-là, il a brisé un enfant, il a brisé SON enfant. Il a fait du mal à la personne qui l’aimait le plus au monde de cet amour pur et inconditionnel que seul un enfant peut porter à son parent. Il a décidé de lui tenir tête et de gagner ce combat contre elle peu importe ce qui allait se passer. D’ailleurs, qu’est-ce qui a pu se passer pour atteindre un tel niveau? Ce que l’histoire ne dit pas, c’est s’il réalise la portée de son geste. J’espère que oui. J’espère qu’il a conscience de l’impact que son geste aura sur sa fille, sur ses filles et même aussi sur toi. Je suis d’accord avec toi lorsque tu dis qu’il a payé sa dette à la société et j’ai confiance en notre système de justice même s’il n’est pas parfait. Mais la dette qu’il a envers ta fille est beaucoup plus grande que quelques heures de travaux communautaires et quelques jours/semaines de prison. J’espère qu’il trouvera une façon de la payer.

Ton trésor a pardonné à son père. Même si certains trouvent qu’elle a le pardon facile, ce n’est pas là une réussite en tant que parent? Ce sont nous qui montrons à nos enfants à pardonner,  à être tolérant. Bien sur, un geste aussi affreux ne mérite pas un pardon rapide et facile, mais qui sommes-nous pour juger ? Ta fille n’est pas assez grande pour saisir l’ampleur du geste et elle a sans doute pardonné par amour.  En grandissant, elle comprendra beaucoup mieux l’impact de ce qui est arrivé cette nuit-là et elle décidera par elle-même quelle place aura son père dans sa vie, dans son cœur. Peut-être que tu l’auras tellement bien aidée à se reconstruire que pour elle, ce sera chose du passé et elle continuera à l’aimer autant. Et ce sera tout en ton honneur d’avoir réussi un tel exploit si c’est le cas.

Maintenant, il ne te reste plus qu’à être présente pour tes trésors pour les prochaines années parce que cette blessure pourra refaire surface un jour.

Nos enfants nous sont prêtés et nous devons en prendre bien soin. Mais ça tu le sais déjà. Tout ce que tu as fait jusqu’ici le prouve.

Bonheur, amour et paix.

Crédit : pixabay.com

Marie-Ève Veilleux

Maman de deux enfants et enceinte du troisième (et dernier!!! J'en voulais six à l'origine mais je me suis rétractée), je suis infirmière, ce qui fait de moi une maman poule parce que j'anticipe tous les bobos que mes enfants pourraient se faire. Seule avec les enfants le soir, je gère un terrible two et un fucking four en même temps ce qui donne lieu à plusieurs péripéties. Un brin sarcastique, je suis toujours là pour me faire l'avocat du diable ou tout simplement donner une petite claque dans le dos. Je refuse catégoriquement de vieillir, alors je n'ai pas trenteans mais bien vingt-neuf ans et trois-cent-soixante-cinq jours.

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