Mon grand garçon,
Je réalise aujourd’hui à quel point tu es grand. Depuis que tu es né, tu as toujours été le centre d’attention, mon unique enfant, le bébé gâté de maman. Je t’ai tout donné, de l’amour aux jouets jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’espace de libre pour les empiler dans la maison. Au cours des deux premières années de ta petite vie, je t’ai emmené partout où mon budget me l’a permis. Puis est arrivée la phase du terrible two et tu m’en en as fait baver pas à peu près. C’est à ce moment-là que j’ai su que j’étais enceinte et que bientôt, un autre bébé allait partager avec toi l’espace que tu occupais dans mes bras et dans mon coeur.
Je ne te le cacherai pas, mon petit loup, j’ai imaginé le pire. Je te voyais déjà faire des crises à n’en plus finir pour réclamer mon attention. Je t’imaginais te frappant la tête sur les murs pour que je laisse le bébé et m’occupe un peu plus de toi. Je t’ai même cru capable d’essayer de t’en prendre à ton petit frère et de lui faire du mal afin de ne plus avoir à me partager avec lui. Après tout, tu n’étais qu’un enfant, un petit bonhomme de deux ans et demi à qui j’aurais voulu donner la lune mais qui voulait aussi le soleil.
Mon amour, aujourd’hui je dois admettre que tu m’as démontré à quel point je pouvais être à côté de la plaque. Du haut de tes deux ans et demi, tu m’as prouvé que tu étais capable de plus de maturité et d’amour que certains adultes n’en seront jamais capables dans leur vie. De te regarder prendre le bébé dans tes bras et le couvrir de tes câlins maladroits cinquante fois par jour me remplit de bonheur. Te voir t’armer de patience et attendre passivement que j’aie terminer avec ton petit frère lorsque tu veux me demander quelque chose me rend si fière de toi. T’observer m’imiter avec ta poupée et vouloir m’aider à prendre soin du bébé me prouvent que tu es une petite personne merveilleuse et attentionnée qui, malgré son terrible two, a su gérer la situation comme un vrai champion.
Je suis désolée de t’avoir sous-estimé. Je m’excuse mon ange d’avoir douté de toi et de ta capacité à assimiler les valeurs que j’ai tant bien que mal tenté de t’inculquer. Pardonne-moi mon fils d’avoir fait de toi un petit monstre dans mon imaginaire alors qu’en réalité, tu as si bien su me prouver que tu es un grand frère extraordinaire. Je t’aime si fort que tu ne peux l’imaginer, mon grand. Depuis l’arrivée de ton petit frère à la maison, tu as su grandir en un claquement de doigts.
Mais celle qui a le plus grandi de cette naissance, c’est moi. Oui, tu m’as fait grandir lorsque j’ai réalisé que celui qui était jadis mon petit bébé gâté, mon terrible two, est aujourd’hui devenu un grand garçon exceptionnel empreint de gentillesse et d’amour.
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