À toi, le père d’aujourd’hui,
Je voulais te dire que t’es beau.
T’es beau quand tu caresses le ventre rebondi de ta blonde, les yeux pleins de lumière, le cœur qui tangue entre le bonheur total et l’appréhension de ce que sera le futur à trois, à quatre, à cinq.
T’es beau quand tu flattes ses cheveux entre deux contractions et que tu souris intérieurement quand elle te demande de la lâcher sur un ton qui n’a rien de ben ben smart, parce que même étendue là, les cheveux applatis, la sueur dans le front et les jambes écartées, tu la trouves belle et incroyablement forte alors qu’elle est sur le point de donner la vie au petit être qui marquera la tienne à jamais.
T’es beau quand tu prends ton nouveau-né pour la première fois avec toute ton insécurité devant son petit corps fragile. Pis t’es beau aussi quand, au troisième, c’est avec toute l’assurance du père que tu as l’impression d’être depuis toujours que tu l’embrasses sur le front pour la première fois.
T’es beau quand tu te lèves au beau milieu de la nuit avec les cheveux en bataille et l’empreinte de l’oreiller sur le visage pour aller faire chauffer un biberon ou chercher ton p’tit pour que ta blonde l’allaite sans mettre un orteil en dehors du lit.
T’es beau quand t’es endormi dans le divan, le bébé dans les bras, quand ta blonde revient de l’épicerie et qu’elle vous trouve tous les deux en pyjama dans un état semi-comateux avec un peu de bave sur le menton.
T’es beau quand tu parles à ton bébé, à ton enfant, avec ton envie de tout lui apprendre les belles affaires de la vie, celles qui te parlent et celles avec lesquelles tu as l’envie et l’intention de le marquer pour en faire la plus belles des grandes personnes.
T’es beau quand tu panses les blessures de ton aînée et quand tu écoutes les blagues de ton plus jeune. Avec ton regard plein de compassion. Avec celui qui rit pour faire plaisir. Avec celui qui aime sans compter.
T’es beau quand tu t’imposes. Quand tu mets ton pieds à terre. Quand tu dis que c’est assez.
T’es beau quand tu passes la vadrouille. Quand tu fais la vaisselle. Quand tu laves la salle de bain.
T’es beau quand tu regardes ta blonde avec tes yeux qui lui disent qu’elle est belle. Après un, deux, trois enfants. Après toutes les années que vous avez passées ensemble.
T’es beau quand tu fais des niaiseries. Quand tu danses dans le cadre de porte. Quand tu chantes une chanson qui a pas d’allure. Quand tu fais le plus mauvais des jeux de mots et que t’as sincèrement l’air satisfait.
T’es beau quand tes yeux se mouillent de fierté devant les premières fois et toutes les prouesses de tes p’tits.
T’es beau. T’es beau dans tout ce que t’es. En tant que père. En tant que chum. Pis en tant qu’homme.
On passe notre temps à dire aux femmes à quel point elles sont belles. On passe notre vie à rappeler aux mères à quel point elles sont exceptionnelles. Mais je pense qu’on oublie souvent de parler de toi. Ça fait qu’aujourd’hui je te le dis pis tu peux le prendre pour du cash.
T’es beau.
J’adore !
Merci. J’en ai la larme à l’oeil. Avoir vécu cet oubli depuis très longtemps. Je n’ ai même pas eu droit à un seul « bonne fête Papa » le 21 juin, je me retrouve dans ce texte. Très touchant. Merci!