Mes bébés, vous êtes le sol sous mes pieds. Vous êtes le poids qui me permet de ne pas m’envoler, la raison qui me permet d’exister. Le seul espoir qui sait donc bien me grounder ici-bas.
Je vous aime tellement. Plus que je ne m’aimerai jamais.
Mon amour pour vous me bat dans les veines, il est si fort qu’il me chavire l’être tout entier.
Mon amour pour vous est si beau, si laid. Il peut se teinter d’inquiétude sans prévenir, me déchirer, me détruire. Parce que vous ne m’appartiendrez donc jamais. Parce qu’un jour je ne serai plus là pour vous protéger.
J’ai si peur de vous perdre, comme un nageur qui entrevoit enfin la lueur dont il a tant rêvé. J’ai si peur de ne plus jamais pouvoir caresser vos petites joues de pêche ou bien d’entendre vos rires se mêler au vent de l’été.
Comme l’amour d’une mère pour ses petits est impalpable quand celle-ci se doit d’accepter que sa raison d’exister est comme du sable qui lui file entre les doigts.
Comme j’aimerais capturer vos éclats de rires, me les repasser en boucle pour le reste de mes jours. Vos petits rires, ces petites promesses qu’après le pire, il y aura un meilleur.
Comme je passerais ma vie à respirer vos petites odeurs de bébé, me bercer dans le vent de vos haleines d’enfant lorsqu’à mon oreille vous chuchotez. A boire vos mots, comme si c’était les dernières gouttes d’eau de l’univers.
Mes bébés, c’est vous qui faites battre mon cœur. Tout simplement.
Vous faites de moi, cette femme, cette mère, cette humaine à part entière. Vous me faites à chaque jour réaliser la valeur du temps qui s’écoule. Ce temps inestimable.
Puisqu’il n’y aura jamais assez de jours pour vous contempler, mes belles créations, vivons chaque fois comme une première, comme une dernière.
Jamais vous ne pourrez deviner la fierté qui m’habite, tout l’amour qui me fourmille dans le ventre.
Mes bébés, je vous aime.
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