Alors celle-là, tu ne l’as pas vue venir. Dans ton petit bonheur tranquille métro-boulot-dodo, l’improbable parenthèse s’est pointée le nez. C’était lors d’un dîner anodin, par une journée bien trop magnifique pour faire exploser quoi que ce soit. Pourtant. La quarantaine en moustache et l’ordinaire sans histoire avait un je ne sais quoi qui t’a chavirée.
Votre histoire s’est imposée à toi sans effort. Ton désir liquéfié s’est infiltré dans l’édifice de tes principes. Tout ton être, de la racine des cheveux jusqu’au bout des orteils, s’est mis à le réclamer, lui.
Depuis, tu n’as qu’une envie : arrêter le temps.
Toi, la maman extraordinaire, l’amoureuse indéfectible jusqu’à preuve du contraire, te voilà devant un océan de phéromones à lutter de toutes tes forces pour ne pas céder à l’irrésistible tentation de te mettre la main au feu. Tu le sais bien que tu vas te brûler, mais ta déraison s’en fiche. Elle n’en a que faire des conséquences. Elle n’écoute qu’une seule chose : l’incontrôlable pulsion du désir.
Ta tête cherche des raisons pour te défiler. Tes principes hurlent à la trahison. Tu ne veux pas y aller, mais quelque chose te pousse. C’est un instinct, un élan… quelque chose de viscéral. Tu as le goût du danger au bout des lèvres.
Il est encore trop tôt pour savoir si cette bombe atomique n’est qu’un feu de paille. Seul le temps saura te montrer si le jeu en valait la chandelle. Pis entendons-nous, elle va devoir être hot en sapristi la chandelle. Parce que ce qui est à laisser derrière est un équilibre qui comprend en partie tes enfants. Sans les feux des premiers jours, c’est vrai. Sans aventures, ben oui, mais précieux quand même.
Alors quoi faire? Tu joues ou tu ne joues pas? Il n’y a pas de mauvaise réponse. Il n’y a qu’une vérité : chaque tremblement de terre a sa cause. Il y a mille façons d’y faire face. D’entre toutes, l’ignorer sera toujours la pire des options.
Réjean Ducharme a écrit un jour que l’amour, ce n’est pas quelque chose, c’est quelque part. Je ne sais pas si ce quelque part est dans les bras de cet autre-là ou à traverser la tempête qui hurle dans les bras de celui qui t’a fait tes enfants. Cette réponse-là, c’est à toi de la trouver.
En chemin, essaie d’écouter ton instinct. Il est souvent bien meilleur guide que la raison. Paraît que ceux qui le suivent, à défaut de vivre plus vieux, vivent plus heureux.
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