baby crying

Ton BABI (bébé à besoins intenses) d’amour

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Tu savais qu’être maman ne serait pas facile et tu étais prête à vivre le beau comme le plus difficile. Tu avais lu des tonnes de livres et d’articles sur internet. Avant même de donner la vie, tu faisais partie de quelques groupes de mamans qui semblaient avoir les mêmes valeurs que toi. Tu lisais les conversations et de voir les difficultés vécues te rassurait, parce que tu te sentais à la hauteur. Tu as lu deux ou trois partages de mamans épuisées qui parlaient de leur babi et tu t’es dit que ce terme ne voulait rien dire… qu’avoir un bébé c’était ça, que ces mamans n’avaient pas eu une vision réaliste de la maternité et qu’elles étaient geignardes, voire immatures. Aujourd’hui, tu regrettes d’avoir pu porter un jugement sur ces femmes. Tu réalises que le terme babi n’est pas un mot utilisé à tort et à travers. Tu en es maintenant convaincue, parce que toi aussi, tu y as gagné, à la loterie du bébé à besoins intenses.

Durant ses premiers mois, tu expliques son besoin de toi par le quatrième trimestre, tout en te questionnant, parce que les autres mamans de ton entourage ne rencontrent pas les mêmes défis que toi. Alors que chez vous la routine ne fonctionne pas, elle est rassurante ailleurs. Tu as l’impression que tu passes ton temps à l’allaiter de jour comme de nuit comme s’il était en perpétuelle poussée de croissance. Il trouve le sommeil dans tes bras uniquement et chaque fois que tu le déposes, tu risques un réveil brutal, suivi de pleurs inconsolables. Les mois passent et ton babi est de plus en plus intense. Ses exigences se multiplient et il pousse des cris à réveiller les morts pour t’indiquer que tu n’as pas bien saisi ses besoins qui, de toute façon, changent constamment. Ses heures de sommeil n’ont pas augmenté. Dès que tu le déposes ou que tu quittes la pièce, c’est la catastrophe, bébé pleure (crie) sa vie et plus souvent qu’autrement, se pâme d’émotions. Lorsqu’on te dit de le laisser pleurer, tu as ce petit sourire en coin (ou les larmes aux yeux) que seule une maman de babi peut avoir parce que tu as rapidement compris que peu importe le nombre de minutes tu lui laisseras, se calmer par lui-même lui est impossible. Ton bébé, l’angoisse de séparation, il la vit depuis ses premières heures.

Tu essaies d’avoir une vie normale, de sortir un peu. Tu vas même régulièrement t’entraîner avec d’autres mamans pour retrouver la forme. Tu te rends rapidement compte que ton petit amour est celui qui dérange le groupe, qui fait le plus de bruit, qui pleure et qui cherche constamment ton attention. Au final, tu finis par t’occuper plus de ton coco que de t’entraîner. Tu aimerais bien discuter avec les autres mamans, mais tu n’as pas le temps de tenir une conversation, puisque bébé te réclame. Alors, tu lèves la tête, sèches les larmes qui te sont montées aux yeux, habilles ton petit bout et tu quittes pour la maison en sentant les regards lourds de jugement peser sur toi et ta progéniture. Tu sais ce qu’elles pensent, il y a peu de temps tu pensais exactement comme elles.

Tu as appris à connaître ton petit cœur, ta vision de la maternité a changé. Tu t’es adaptée à sa personnalité unique. Tu es maintenant une maman adepte de portage et tu pratiques quotidiennement le cododo. Tu n’en es pas nécessairement fan et en vérité, tu rêves de dormir blottie dans les bras de ton homme, mais tu as compris que dormir avec ton bébé te permet d’ajouter quelques minutes salvatrices de sommeil à tes nuits trop courtes.

Quand tu prends tes cernes, ton attirail et ton restant d’énergie pour passer du temps avec tes proches, tu sais qu’ils tentent de te soutenir du mieux qu’ils le peuvent, avec eux tu te laisses aller et tu confies ton quotidien, ton épuisement, ton sentiment de ne pas être à la hauteur. Dans une certaine mesure, ils comprennent et ils tentent de te soutenir à coups de câlins et de conseils. Leurs conseils, tu le sais, tu ne les suivras pas parce qu’on va se le dire, peu importe la méthode tu finiras toujours par payer, mais les câlins, eux, font toujours leur effet et te donnent le courage de continuer.

Au fil des mois, tu vas trouver un équilibre, comprendre que l’intensité de ton babi se reflète aussi dans le beau, dans son émerveillement quand il découvre de nouvelles choses, de nouveaux goûts, de nouvelles odeurs. Tu vas réaliser que cette intensité fait vibrer ton cœur de maman quand tu l’entends rire aux éclats ou qu’il te donne un immense câlin à son réveil simplement parce qu’il est content que tu sois à ses côtés. Qu’il est brillant, insatiable d’apprendre et de comprendre les choses, qu’il est téméraire et aventurier, qu’il mord dans la vie à grands coups d’intensité et tu seras fière d’être la maman d’un petit être affirmé et confiant grâce à toi, ton amour, ta confiance en tes capacité de maman et ta persévérance. Alors tu vas continuer d’écouter ton instinct et donner le meilleur à ton petit.

Crédit : Mita Stock Images/Shutterstock.com

Christine Jean

La maternité amène son lot de défis et de merveilleux. L'amour de l'écriture combiné au désir de partager m'ont convaincue de publier mes textes et j’ai eu envie de partager mon point de vue, mes questionnements, mes peurs et mes rêves de maman avec vous. Je crois que tout peut se dire dans le respect et la dignité et c'est ainsi que je choisis de m'adresser à vous via mes textes, qui, je l'espère sauront vous intéresser et susciter des discussions intéressantes.

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14 Comments

  • Tellement vrai! Je suis contente de lire ça, ça me rappelle que je n’exagère pas en qualifiant ma petite tornade de babi. Mon Chouchou a presque un an maintenant et je vois de plus en plus les qualités qu’ont ces bébés extra curieux/intenses/expressifs.
    Ce que je trouve difficile ce sont les regards des autres mères lors de nos activités maman/bébé. Je sens que mon bébé dérange par son intensité (il bouge constamment, hurle, fouille dans les sacs à toutes les mères….). Je cherche partout des groupes de mamans de babi, du monde qui comprendrait ma situation et serait plus patient, mais sans succès….
    Je profite donc de cet article pour demander si quelqu’un connaît un groupe ou quelque chose dans le genre? Sinon, pourquoi ne pas s’en partir un?? 😉

      • Je suis la personne qui a créé ce groupe il y a près de 7 ans. Je me retrouve beaucoup dans ce texte. Bonne chance pour la suite des choses. Ma babi maintenant eabi est rendu à 7ans et elle est tellement brillante, attachante et magnifique.

    • Je suis contente de lire ces mots aussi et j’ai toujours voulu partir un groupe Facebook pour briser la solitude des mamans comme nous qui ont des BABI. Êtes vous partantes?

  • Que c’est beau! Et notre rôle à tous c’est de te supporter et de supporter toutes les mamans (babi ou pas) pour que chaque maman du monde trouve la force de faire de son mieux!

  • Bravo pour cet article!!
    C’est exactement le quotidien d’une maman avec un babi!
    Ce que je vis depuis la naissance de ma fille! Ca fait chaud au coeur de savoir qu’on est pas seul et de se souvenir que nous ne sommes pas de moins bon parents que les autres.

  • Merci pour ce témoignage. J’ai senti les larmes monter quand j’ai lu : » tu essaies de vivre une vie normale » car je me suis vraiment rendue compte que mon ainé est un babi avec la différence de comportement que j’ai observé en ayant sa petite soeur. Il a 4 ans et ne fait toujours pas ses nuits, ne mange quasiment rien,a de grosses colères et des problèmes d’énurésie. On m’a conseillé de voir un micro kiné. Par contre oui il est très éveillé, a parlé très tôt et est très curieux de tout. C’est juste difficile parfois de garder son calme et de faire face à la culpabilité de se dire qu’on a pas su lui apporter assez de sérénité peut être.

  • À vous, les parents qui sont dedans actuellement, ne désespérez pas. Mon babi a maintenant 7 ans… Il a pleuré en continu la première année de sa vie et énormément au cours des années qui ont suivi. Quand j’évoquais la possibilité que ce soit un babi, on riait de moi. Des regards de gens qui me trouvaient inadéquate, j’en ai croisé! Des théories sur le pourquoi du comment, j’en ai entendu! J’ai douté de moi, pleuré des nuits entières, vécu l’épuisement au point où parfois je croyais ne plus pouvoir tenir debout. Jusqu’à ce que je cesse de chercher pourquoi c’était ainsi et que j’accepte que mon enfant était plus sensible, plus angoissé, plus émotif… Aujourd’hui? Souriant 99,99 % du temps, attachant, allumé, affectueux, brillant, ouvert, vif, curieux, aimant, intelligent, sensible aux autres. Encore un peu anxieux et rigide sur certains aspects, mais de plus en plus capable de gérer ces aspects de sa personnalité. Tout ça pour vous dire que les babi, s’ils exigent beaucoup au début de leur vie, deviennent des enfants absolument magnifiques et exceptionnels. Je sais combien celles qui en ont un traversent une période éprouvante. J’y pense encore souvent. Soyez patientes, courageuses, trouvez des gens qui prendront le relais de temps en temps sans vous juger, ne serait-ce qu’une heure ou deux. Permettez-vous de prendre une pause. C’est vital. Essayez de laisser couler, de voir le tout avec calme, avec une certaine résignation, à voir dans ces pleurs non pas nécessairement juste de la souffrance, mais bien une façon de s’exprimer. Surtout, surtout, croyez ceci : les plus belles années vous attendent. On me disait la même chose quand j’étais dedans et je ne le croyais pas vraiment. Faites confiance à la vie. Je vous promets que votre babi vous rendra au centuple le temps, l’énergie et l’attention que vous déployez pour lui et qu’il vous remplira de fierté.

  • Bonjour. Je viens de créer un groupe Facebook pour les mamans de BABI suite au commentaire de Geneviève Cournoyer:
    https://www.facebook.com/groups/227108371173878/

    Il est vrai qu’il n’existe pas vraiment de communauté de soutien aux mamans de BABI et ça fait 2 ans que ca me trotte dans la tête de le faire. Je ne croyais pas avoir assez d’énergie mais comme cet article le dit si bien, personne peut comprendre sauf une maman dans la même situation. Alors je me lance. Rejoignez moi afin que nous puissions nous soutenir les unes les autres pour briser l’isolement ?

  • J’aurais pu l’écrire moi même!!! Tu dépeint parfaitement la réalité d’avoir un babi!!!!

  • C’est tellement ça! Merci pour ce beau texte. Je le vis présentement avec ma fille. ça me redonne beaucoup de confiance de lire ceci.

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