À toi qui grandis,
Mon bébé fille. Comme tous les autres parents, je me dis parfois que ça va trop vite. Je te vois gagner en autonomie, je sens que ton besoin d’indépendance se fait de plus en plus présent. Je vois ta graisse de bébé abandonner tranquillement tes pommettes et ton corps de bambin prendre la forme de celui d’un enfant, celui que tu deviens sans que je n’y puisse rien.
Tu es ma petite dernière. Je savais depuis longtemps qu’après toi, je ne revivrais plus jamais chacune des étapes de la maternité. De la première échographie au premier coup de pied. De la douleur déchirante de l’accouchement à ta première tétée. De ta première nuit de sommeil « complète », à ton apprentissage de la propreté. De tes premiers pas qui te ramenaient immanquablement vers moi, à ceux qui doucement ont commencé à nous éloigner l’une de l’autre. Je savais que tu serais la dernière à me faire vivre la force de toute cette gamme d’émotions, qui vient immanquablement avec le rôle de maman.
Ton autonomie mon bébé, tu la gagnes chaque jour, sous mes regards empreints de fierté, d’inquiétude, mais aussi, très honnêtement de soulagement. Parce que vois-tu même si j’ai adoré te bercer toute frêle des heures durant, même si je conserve encore notre sac ventral parce qu’il est pour moi synonyme de moments uniques, même si j’adorais voir tes petits bras se tendre uniquement vers moi alors que tu avais huit autres options, je suis heureuse de te voir grandir et tout doucement, devenir ta propre solution pour chaque situation qui se présente à toi.
Parce que c’est la vie. Dans toute sa splendeur.
C’est la vie et je sais pertinemment que je n’y échapperai pas. Je sais qu’en te mettant au monde, j’ai accepté pour la première fois de ma vie d’adulte de me rendre vulnérable et ce, pour le restant de mes jours. Cet amour viscéral-là ne s’épuisera jamais puisqu’il bat au même rythme que bat ton cœur. Rapide et fort.
Sache que je tiendrai toujours ta main. Je serai toujours celle sur qui tu pourras compter, mais grande fille, je sais que mon rôle implique aussi de te laisser aller, de te regarder t’enfarger et même tomber sans tenter d’intervenir. Étrangement, ça fait partie de mon devoir de maman. Je t’ai mise au monde en sachant que je me devais de faire de toi quelqu’un d’assez solide pour être en mesure de se tenir seule. Même si ça me déchire. Même si je voudrais parfois t’être indispensable. Je sais que ce n’est pas le cas, et qu’en aucun cas, ça ne doit l’être.
Le jour où tu auras acquis suffisamment d’indépendance, d’assurance, d’autonomie, je saurai que j’aurai fait ma job de maman correctement. Ce sera ma paie, mon bébé.
D’ici là, je te promets que je serai présente pour tenir ta menotte et ce, peu importe le chemin que tu choisiras d’emprunter.
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