Bon, je t’entends déjà hurler que c’est donc épouvantable pis que toi, tu ferais jamais ça.
Depuis longtemps, j’ai passé l’âge de me justifier sur tout et pour tout. Par contre, comme tes commentaires ne sont que des instruments de torture/culpabilité pour les oreilles de parents fraîchement séparés, j’ai le goût de te faire voir le revers d’une médaille dont tu ne connais pas grand-chose pour m’assurer de déculpabiliser les mamans anxieuses et les braves papas à bout de souffle.
Tu me dis souvent que c’est le fun ça la garde partagée, que je suis bien, moi, avec mes vacances une semaine sur deux. Ce qui semble t’échapper, c’est que c’est rarement dans le plan de match des nouveaux parents de se séparer la garde de leurs enfants. Le « choix » de se séparer, c’est une question de survie pour sortir d’une relation sans issue. Rien à voir avec une idée d’être en vacances d’enfants une semaine sur deux. Ben oui, pour ma part, je l’admets, j’ai déjà rêvé d’une petite pause sans enfants sur une île déserte, mais crois-moi, le « choix », on aurait aimé mieux ne pas le faire.
Certes, j’essaye autant que faire se peut de placer mes rendez-vous et mes activités lorsque je suis « libre comme l’air », c’est-à-dire quand mes minis sont chez leur papa. Mais que dois-je faire si comme toi, je veux m’inscrire à un cours de spinning ou à une troupe de théâtre? Sauter mon activité une semaine sur deux ? Pourquoi n’aurais-je pas le droit d’être autre chose qu’une mère même quand j’ai mes enfants ? Pourquoi devrais-je m’oublier maintenant que je roule en solo? Et en quoi MON deux-trois heures par semaine sans les enfants scrapperait mon lien avec eux ?
Je ne te parle pas de partir sur la rumba toute la semaine. Je parle d’être autre chose qu’un parent. Je te parle d’être une personne à part entière qui a la responsabilité de petits êtres, mais aussi de son propre bien-être. Traite-moi d’égoïste comme tu veux, j’ai besoin en tout temps de ne pas perdre de vue qui je suis si je veux assurer quand je me retrouve seule au milieu du chaos du 4 à 8 à gérer.
Mon nombril, je l’ai perdu de vue trop souvent, je connais maintenant sa valeur.
Ah! pis en passant, entre toi et moi là, la semaine où je suis « libre comme l’air » là, ben je reste toujours une maman pis je me garroche quand même au concert de l’un pis à la compétition de l’autre. Pis je pense que j’apprécie encore plus ces petits moments.
Laisser un commentaire