Chaque grossesse a son histoire. Tout comme les accouchements et les premiers jours avec bébé. Certaines nouvelles mamans ont la chance incroyable de pouvoir passer du temps à la maison avec papa les premières semaines. Question de créer une certaine routine, d’apprendre à connaître bébé, de constater un tant soit peu l’ampleur de la tâche à accomplir au quotidien et dans les jours qui suivront.
Certaines nouvelles mamans sont des naturelles. On dirait qu’elles ont fait ça toute leur vie, qu’elles sont nées pour ça. Certaines nouvelles mamans, pour une raison ou pour une autre, en arrachent plus que les autres. Elles ont besoin d’encadrement, d’un suivi rigoureux, d’aide au quotidien. Parfois, c’est une question d’éducation. Parfois, c’est une question d’âge. Parfois, c’est une question de quantité. Parfois, c’est juste une question de confiance en soi.
Chaque nouvelle maman arrive, un jour ou l’autre, à la croisée des chemins, où plus rien ne va comme elle l’aurait voulu. Elle se sent un peu triste, seule, délaissée. Elle sent que son conjoint ne la comprend pas tout le temps; et c’est normal. Il vit les choses différemment de son côté. Et, par un heureux miracle, une personne délicate et attentionnée surgit de nulle part et apparaît comme une lueur d’espoir. Enfin.
Cette personne-là, moi, je l’ai appelée mon Ange.
J’étais tellement dépassée par les événements; chaque fois que je tentais une nouvelle approche avec mon bébé, chaque fois que j’essayais une nouvelle chose, chaque fois que je voulais vraiment que ça fonctionne, c’était le gros néant. J’étais triste et j’en voulais à tout le monde aux alentours qui me voyait souffrir et qui me regardait sans rien faire. Quand mon Ange est arrivé, j’ai enfin recommencé à sourire.
J’ai d’abord souri parce que mon Ange me donnait un gros coup de main. Mon Ange, par un concours de circonstances, pouvait passer de grandes journées en ma compagnie, à s’occuper des bébés avec moi et à travailler sur leur développement – que je n’avais pas le temps de stimuler en étant seule, par manque de motivation… par manque d’envie.
Mon Ange m’aidait dans mes courses, me faisait sortir de la maison, m’incitait à prendre des marches et à respirer l’air frais du printemps. Mon Ange me faisait rire avec ses histoires et ses anecdotes; mon Ange me changeait les idées. Et quand mon conjoint revenait de travailler, le soir, je n’étais plus moche. J’avais ri, j’avais eu du plaisir. J’étais en vie, et ça avait un gros impact sur mon humeur oui, mais aussi sur le ton que j’utilisais sans cesse avec lui… Vous savez, ce ton de reproche qu’on a sans trop savoir pourquoi. Un ton qui dit qu’on lui en veut… probablement parce qu’il n’était pas là, avec nous, à partager notre douleur.
Mon Ange a fait en sorte que chaque journée était moins plate et ordinaire. Mon Ange a fait en sorte que je me sentais encore quelqu’un qui pouvait donner des conseils même si j’étais enfermée entre les quatre murs de mon salon. Mon Ange m’a donné mon coup de grâce : elle a teinté de rose ce que je voyais tout en bleu… Mais pas un bleu cyan pétant, non. Un bleu marine, tellement foncé, presque noir.
Pour m’avoir sauvé la vie, mon Ange, je te dis merci. Et je souhaite surtout que, grâce à ce texte, tous les Anges comme toi se reconnaissent et sachent enfin à quel point ils ont fait du bien autour d’eux.
Peu importe le temps donné, peu importe la fréquence.
Pour celles qui n’ont pas d’ange de disponible, il faut appeler Les Grands-Mères Caresses. C’est un organisme qui envoie une bénévole évaluée trois heures par semaine chez les nouveaux parents pour aider. Tout à fait gratuitement. Aussi longtemps qu’il le faut.