Mon bonhomme,
Depuis que le diagnostic est tombé, depuis que c’est écrit noir sur blanc que tu as un handicap et que ce n’est plus juste des suppositions et des « peut-être que c’est ça », je ne vois plus ta vie de la même façon. Et par le fait même, la mienne n’est plus pareille non plus. Depuis que je sais comment tu devras travailler fort, combien d’embûches tu devras traverser, ça fait peur à mon cœur de maman. Tu n’as pas encore cinq ans que je vois déjà ton entrée à la maternelle comme une montagne. J’imagine déjà les petits amis se demander « pourquoi le petit garçon là-bas n’est pas capable de faire un casse-tête ? » ou bien « pourquoi le petit garçon n’est pas capable de compter jusqu’à cinq ? » Je sais que tu seras aidé, appuyé et soutenu par une panoplie de personnes. Et un tas de BONNES personnes. Tu en côtoies déjà tout plein. Mais j’ai peur du regard des autres, qui eux ne savent pas et ne connaissent rien de ton handicap. Un handicap non visible est plus difficile à comprendre. Et tellement plus facile à juger.
Papa et moi essayons du mieux qu’on peut de te donner le maximum d’outils pour t’aider, te supporter, et ainsi te faire progresser. De jour en jour, on la voit ton évolution, on les voit les progrès que tu fais. Il n’y a pas une semaine où on ne nous dit pas à quel point tu progresses vite, et bien. Quand ce n’est pas ton éducatrice, c’est grand-maman, ou bien marraine. Si tu savais comment ça nous rend fiers de toi. Mais notre travail ne fait que commencer… et ce travail se fait en équipe mon bonhomme. Je sais qu’il y a des jours où ça ne te tente pas. Et j’essaie… j’essaie tellement de respecter ton rythme. Tu as le droit d’être fatigué et de ne pas vouloir faire un cent deuxième exercice cette semaine. Tu as le droit de me dire que tu es fatigué, que tu aimerais mieux jouer avec tes camions que de te pratiquer à dessiner des soleils. Tu as le droit de piquer une colère parce que tu as de la difficulté à dire le mot « salopette ».
Ne te vois pas, et ne crois surtout pas que tu es différent des autres. Tu es un petit bonhomme avec plein de belles qualités, mais qui a simplement quelques difficultés. Ça ne fait pas de toi un garçon différent. Tu dois seulement être plus outillé pour la vie de tous les jours.
Même si parfois la montagne semble grosse et insurmontable, je sais que nous allons y arriver et toi, tu vas les surmonter les obstacles, petits et grands. Tu vas la grimper cette montagne, une étape à la fois. Et nous, tes parents, serons toujours derrière et avec toi. Sois TOI mon bébé, malgré tes difficultés.
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