T’es une mère. Ta vie se résume plus souvent qu’autrement à une routine réglée au quart de tour, à des changements de couches, à des heures prise dans le trafic pis à des soupers préparés en vitesse avec le petit hurlant accroché à tes jambes parce qu’il a faim tout en faisant réviser les mots de vocabulaire du plus vieux.
T’es une mère, pis le hamster dans ta tête arrête jamais de courir parce que c’est à toi de t’assurer que le maillot de ta plus jeune soit propre pour la natation du lundi soir, que ton gars fasse son quinze minutes de lecture obligatoire par jour pis qu’il manque rien dans le garde-manger pour les soupers et les lunchs de la semaine.
T’es une mère pis certains se permettent de te dire de ne pas te plaindre, que c’est ton choix, sans te connaître..
Peut-être que le père de tes enfants a sacré le camp sans te laisser de pension pis que malgré tes deux jobs, t’as de la misère à boucler tes fins de mois. Peut-être que ton chum a un TDA pis que malgré toutes tes stratégies, chez vous, tu resteras toujours l’organisatrice en chef. Peut-être que tu es malade ou en attente d’un diagnostic et que l’inquiétude t’empêche de dormir et gruge toute ton énergie. Peut-être que t’es juste à bout de souffle, pis que t’as simplement l’impression que ta vie passe trop vite en te laissant même pas le temps de regarder les feuilles changer de couleur en automne comme dans la chanson des Cowboys Fringants.
Des fois, tu te lèves avec une espèce de vague à l’âme que t’arrives pas à t’expliquer. T’as l’impression que tu passeras pas à travers ta journée pis tu voudrais juste te rouler en boule dans ton lit et espérer que le monde oublie que tu existes le temps d’une journée parce que t’en peux plus d’entendre le mot « maman ».
Ça fait que le soir, quand les enfants sont enfin endormis, tu verses un torrent de larmes. Tu pleures en silence devant un film de filles ou à gros sanglots dans les bras de ton chum qui ne sait plus comment te prendre.
Tu ne sais même pas pourquoi tu pleures, mais tu sais que ça te fait du bien. Que ces larmes-là, tu les a retenues toute la journée pis que si tu ne les laisses pas sortir, tu vas exploser.
T’es une mère et personne n’a dit que ce serait facile. T’as le droit de trouver ça dur, d’être fatiguée, essoufflée pis même d’espérer avoir le droit de tout lâcher des fois.
Pleure ma belle. Pleure si ça te fait du bien. Pleure autant de fois pis aussi longtemps que tu en as besoin.
Ça va passer. Et bientôt, je te le promets, ça ira mieux.
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