Ça t’arrive pas souvent. À tous les deux-trois mois. En fait, je sais précisément quand ça t’arrive parce que je le note sur le calendrier. Discrètement pour pas que tu t’en aperçoives. Pis je le note parce que je me dis qu’un jour, peut-être que je vais avoir besoin de cette information. C’est triste hein.
T’as toujours aimé la bière. Pis c’est correct. Moi j’aime le vin pis les drinks de filles. Ton problème, c’est que parfois, tu dérapes. Je dérape des fois, moi aussi. Mais pas comme toi. Jamais au point de ne pas me rappeler ce que j’ai dit. Jamais au point de m’endormir sur le divan avec une bière dans les mains et de me faire réveiller le lendemain matin par les enfants. Jamais au point de ne pas être capable de m’occuper de ma progéniture le lendemain matin.
Quand on n’avait pas les enfants, c’était moins grave et honnêtement, ça t’arrivait moins souvent. À la limite, je te trouvais drôle. Depuis qu’on est parents, je trouve ça moins drôle. Parce que j’ai pas le goût que nos enfants te voient comme ça. Parce que ça me met en maudit de devoir gérer tout toute seule tes lendemains de veille. Parce que ça m’arrive de craindre la fin de semaine et la dérape sur laquelle tu pourrais partir. Parce que oui, je m’empêche de sortir avec des amies tout à coup que tu te mettes à boire pendant que tu es seul avec les enfants. Parce que, même si à toutes les fois tu t’excuses, mon cœur se déchire un peu. Parce que même si tu me dis que c’est pas ça et que ta brosse te permet juste de décompresser un peu, je me questionne à savoir si c’est pas notre vie de famille qui t’étouffe.
J’ai rien contre le fait que tu boives, mais garde tes dérapes pour tes sorties en camping avec tes chums. J’ai rien contre le fait que tu boives, mais tes enfants n’ont pas à vivre avec tes dérapes, même si elles sont rares. J’ai rien contre le fait que tu boives, j’aime juste pas ça quand tu pars en vrille.
T’es un papa et un conjoint extraordinaire, mais quand tu dérapes, je m’en irais loin avec les enfants. T’es un papa et un conjoint extraordinaire, mais quand tu dérapes, j’ai juste le goût de te laisser t’arranger tout seul.
T’es un papa et un conjoint extraordinaire, mais je ne laisserai pas ma famille prendre le champ avec toi.
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