Mon petit bonhomme,
Aujourd’hui je voudrais te parler d’intimidation. C’est malheureusement un mot qu’on entend de plus en plus de nos jours. Pis parfois, ça commence un peu trop tôt. Ça commence avant même que tu sois capable de lire des mots étiquettes dans la classe de madame Johanne ou de faire des additions et des soustractions dans celle de monsieur André. Pis moi, ayant déjà subi les sévices de l’intimidation dans mon jeune âge, mon plus grand souhait, c’est que tu n’aies jamais à en vivre les impacts à ton tour.
Ça fait que dès ton entrée à la maternelle, j’ai pris sur moi de t’apprendre à toi mon poussin, que si un jour quelqu’un rit de toi, te dit des choses blessantes ou te fait du mal, tu dois rapidement en parler à un adulte. En t’enseignant ça, j’espérais contribuer à la diminution de ce phénomène grandissant, mais surtout je m’assurais de faire ma job de maman qui souhaite protéger son enfant.
Ça fait qu’aujourd’hui mon amour, je veux te dire que je suis fière de toi. Je suis fière de toi parce qu’après plusieurs mois de maternelle, plusieurs colères pour ne pas aller à l’école suivies de mauvais comportements que tes professeurs et moi n’arrivions pas à comprendre et plusieurs matins où je t’ai laissé le cœur gros à l’école parce que tu ne semblais pas heureux d’y être, tu m’aies parlé.
Tu m’as parlé à fin de la journée, lorsque tes yeux terrorisés se sont posés sur une petite fille de première année. Tu m’as pris la main et tu m’as dit que c’était elle, cette fille qui à chaque récréation t’enlevait parfois ta tuque, parfois tes mitaines et les lançait à bout de bras. Que c’était elle qui te bousculait lorsque tu prenais ton rang et riait de toi; parce qu’après tout ça, c’est toi qui se faisais chicaner de ne pas être habillé à temps et de ne pas rester gentiment dans ton rang.
Je suis fière de toi mon amour parce que maintenant, cette petite fille sait que tu as le courage de parler et qu’elle ne peut plus jouer avec toi. Et je suis convaincue que les parents de cette petite fille seraient aussi très fiers puisque grâce à toi et à ton courage, leur fille aura peut-être la chance de ne plus grandir en tant qu’intimidatrice.
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