Mon ex,
J’ai toujours pensé que tu étais le seul responsable de notre vie de couple de marde et plus ça allait mal, plus tu devenais le seul et unique responsable de nos malheurs, de mes malheurs. Ton infidélité, tes mensonges à retardement, tes levers de coude trop fréquents et tes reproches inutiles ont fait que tu es devenu avec le temps le bourreau de ma vie; c’était de ta faute si j’étais malheureuse, triste ou en colère.
J’aurais tellement aimé que tu aies de la reconnaissance pour tout ce que j’ai fait pour toi, pour nous, pour notre famille. Que tu vois que je me suis oubliée pour satisfaire tout le monde. Que je me suis fendu le cul en quatre voire en mille pour que tu puisses être heureux et que personne ne manque de rien. Je t’en ai voulu, pour toutes ces discussions qui ne menaient à rien, de t’avoir exprimé mes besoins qui, de fil en aiguille, n’étaient plus comblés.
Tu es devenu à mes yeux une personne ignoble et ton dos était bien large pour prendre toute la responsabilité de notre perte. Je t’ai souillé et traité de tous les noms en ton absence, à mes meilleures amies et même à ma psy. Les oreilles ont dû te siler à plusieurs reprises.
Mais la vérité, c’est que j’ai aussi mes torts. On dit toujours que dans une fin de relation, c’est toujours 50 50; dans mon cas, j’ai eu beaucoup de mal à l’admettre, non pas parce que je suis orgueilleuse, ok peut-être un peu, mais surtout parce que ça fait mal de faire face à sa propre vérité, c’est pas beau, c’est laid et ça pue. Les torts ne sont jamais faciles à avouer, mais se les avouer à soi-même est ce qu’il y a de pire. C’était beaucoup plus facile pour moi de te faire porter tous les blâmes que de m’avouer que je ne t’aimais pas comme un amoureux, mais comme un ami. Que j’ai choisi la voie facile en me mettant en couple, que je voulais des enfants et que tu semblais être un bon parti pour répondre à cette tâche. Que la mi-trentaine m’avait rattrapée et que je voyais mon rêve de devenir maman s’envoler. Mais ne va pas croire que je ne t’ai jamais aimé, bien sûr que je t’aimais, en fait je pensais réellement que l’Amour, le vrai, viendrait avec le temps. Et c’est là que je me suis trompée.
Tu as eu raison de devenir amer et aigri avec les années; je ne te touchais plus, j’évitais les conversations passé 20h00 car j’étais trop fatiguée. Je préférais tes absences à ta présence, mon plaisir solitaire à ta chaleur humaine et ma vie virtuelle à notre réalité. Je me suis dévouée dans mon rôle de mère en oubliant la femme que je suis. Je me suis négligée car je ne sentais plus le besoin de te séduire. Je t’ai reproché mille et une fois de ne pas savoir comment t’occuper d’un bébé qui grandissait, parce que moi je savais beaucoup mieux que toi comment ça marchait ou dans le doute, j’allais sur les groupes de mamans pour me faire convaincre ou me faire rassurer. Toi, tu ne pouvais pas comprendre. J’ai pris toute la place sans me soucier de toi, te relayant au rôle de figurant et te laissant comme espace de vie l’extérieur de notre maison. Tu pouvais bien ne pas te sentir le bienvenu dans ta chaumière que tu avais pourtant bâti de tes propres mains.
Je suis sincèrement désolée et je souhaite ici que nous puissions redevenir amis. Je te souhaite également de trouver une personne qui saura t’aimer à ta juste valeur, car tu n’es pas l’être ignoble que j’ai dépeint, mais une personne qui mérite d’être aimée et d’être heureuse, car moi je n’ai pas su le faire faute de compatibilité. Et je sais aujourd’hui que tu en a été blessé et je m’en excuse.
Je tire le flag blanc, je m’incline bien bas pour te demander pardon.
Baissons nos armes une fois pour toutes pour le bien de nos enfants.
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