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Pourquoi attendre 12 semaines pour annoncer ta grossesse

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Il est apparu une deuxième petite ligne rose sur ton test de grossesse. Ton cœur bat la chamade. Tu vas devenir une maman. Tu l’annonces à ton chum et à ta mère. Ils sont fous de joie. Tu as envie de le crier au monde entier. Quelle idée absurde de garder une aussi bonne nouvelle juste pour vous trois. Mais tu ne le diras à personne d’autre. Ce sera ton secret bien gardé. Tu connais trop bien la fameuse règle non écrite qui dit qu’on n’annonce pas notre grossesse avant trois mois.  

1/4. 25%. Tu connais les statistiques. Tu sais que tu ne dois pas trop t’attacher. Qu’il pourrait partir n’importe quand. C’est commun. C’est banal. Tu l’as trop souvent entendu « Elle l’a perdu, mais elle était juste à sept semaines. ». Juste. Pas assez pour être important. Pas de quoi en faire un drame. Alors tu comptes les dodos qui te séparent de tes fameuses douze semaines. De ces si lointaines douze semaines qui te donneront la permission de partager ton bonheur avec tous ceux qui t’entourent et d’enfin aimer ton bébé comme il le mérite. 

Au fond de toi, tu te sens mal pour ce petit être qui grandit dans ton ventre. Il mérite que tu l’aimes profondément et sincèrement. Tout de suite. Il mérite que tu t’y attaches ici et maintenant. Parce que partir avant même d’avoir été aimé, c’est encore plus triste. Tu te dis qu’il n’y a aucune garantie. La vie pourrait tout aussi bien t’arracher ton précieux paquet à vingt-deux ou à trente semaines. Elle pourrait même venir cruellement le reprendre lorsqu’il aura quelques mois ou quelques années. Tu réalises que donner la vie, c’est accepter de côtoyer la mort. Tu comprends que si tu veux te protéger de la douleur de la possible perte, tu vas devoir sacrifier bien des petits bonheurs. C’est déjà un peu ce que tu es en train de faire en retardant l’heureuse annonce. 

Tu sais très bien que même s’il s’en va, il va faire partie de ta vie pour toujours. Il a gravé un petit X sur ton cœur. Tu veux pouvoir le pleurer. Tu veux avoir le droit de nommer ta peine. Sans honte. Sans jugement. Tu n’as pas envie d’annoncer ta grossesse à tes collègues en même temps que ta fausse couche. Tu veux des gens qui comprennent, qui te bercent, qui t’écoutent et qui se souviendront aussi un peu de lui. Tu veux que le monde entier sache qu’il a existé. Comment pourras-tu trouver une épaule sur qui pleurer si personne ne sait ce que tu vis ? Comment honorer sa mémoire s’il ne devient jamais plus que quelques cellules qui n’ont pas réussi à s’accrocher ?  

Plus tu y penses, plus tu trouves ça stupide. Stupide et crève-cœur. La vie serait bien terne si on s’empêchait constamment d’être heureux par peur d’avoir mal. Le monde manquerait d’humanité si on vivait secrètement nos plus grandes joies pour éviter d’exposer nos drames. Alors tu comprends que tu as le droit de faire ce que tu veux. Tu peux garder précieusement ton secret tel un diamant sacré, mais tu peux aussi crier au monde entier que tu portes la vie, si tel est ton désir. Ils te jugeront s’ils le veulent, tu n’auras aucun regret, tu auras savouré chaque parcelle de ta grossesse; de la première à la dernière minute. Et sache, chère future maman, que s’il met ses ailes trop tôt, je serai là pour consoler ton chagrin avec un câlin aussi gros que l’amour que tu portais à ton petit bébé en construction. 

Crédit : Narong Jongsirikul/Shutterstock.com

Maryka

Maman de quatre adorables adorables filles de moins de cinq ans et amoureuse des mots, de la photo et des voyages, j’étais la fille qui ne voulait pas d’enfant et qui est devenue passionnée par la maternité, en particulier de la grossesse et de l’accouchement. Accompagnante et photographe de naissance, diplômée en animation et recherches culturelles, je suis principalement à la maman à la maison pour le moment. En attendant de réaliser mon rêve d’avoir cent bébés, une ferme, deux chèvres et trois cochons nains, je me tiens bien occupée avec ma marmaille pleine d'énergie !

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2 Comments

  • Dans mon milieu de travail, j’arrête de travailler, dès que je sais que je suis enceinte. C’est pourquoi j’ai annoncé très tôt à ma famille… J’étais alors enceinte de 2 semaines. Mais comment j’aurais pu cacher que je ne travaillais pas, pendant 2-3 mois? Mauvaise menteuse comme je suis, je n’aurais pas pu garder le secret bien bien longtemps.
    On s’était consulté mon chum et moi. Quand l’annoncer? En pesant le pour et le contre, on se disait que si les choses viraient mal, on aurait au moins des gens avec qui partager notre peine mais qu’en attendant, on voulait crier notre joie sur tous les toits.
    C’était pour nous la chose la plus sensée à faire.

  • Nous avons cru aussi que, passé trois mois, les risques étaient si faibles de le perdre qu’annoncer notre joie sur les réseaux sociaux ne poserait pas de problème… Cela nous a obligé à prévenir nos « amis » virtuels lorsqu’il est parti deux mois plus tard… et plus de gens que nous ne l’aurions souhaité l’ont donc su. Prévenir la famille, l’entourage proche, c’est une chose, mais à l’avenir je ne le dirai plus aussi publiquement, parce qu’après tout le monde sait ce qui nous est arrivé.

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