À toi, l’éducatrice de mon précieux, je sais que j’ai eu l’air d’une sauvage ce matin. Je sais que ça doit faire drôle que je ne prenne pas le temps de bavasser sur la câline de météo qui fait des siennes encore. Je te laisse mon petit et je sors comme un coup de vent, en sachant que j’ai déjà du retard sur ma routine serrée du matin.
À toi, la collègue de travail qui me demande si je veux aller dîner avec toi. Je sais que j’ai l’air sauvage avec mes refus répétitifs. Je le vois bien que tu te demandes pourquoi je choisis de passer mon heure de dîner à avancer mon travail ou à prendre un des nombreux rendez-vous pour mes enfants. J’aimerais ça moi aussi placoter, mais je préfère le calme de mon bureau pour poursuivre mon travail.
À toi, mon patron, qui me voit partir en vitesse, je sais que j’ai l’air sauvage. J’aurais pu prendre la peine de terminer mon dossier ou de souhaiter bonne fin de journée à tout le monde, mais je quitte avec un « bye là! » à la va-vite dans le hall d’entrée. Je ne suis pas paresseuse en voulant partir plus tôt, je pense seulement à mon petit loup qui m’attend depuis trop longtemps déjà.
À toi, mon amie qui veut sortir souper au restaurant un mardi soir. Je le sais que j’ai l’air sauvage quand je dis non, mais ce n’est pas possible pour nous. Je sais très bien que de dérégler la routine devoirs-souper-bain-histoire-dodo de ma marmaille est un risque que je ne suis pas prête à prendre. J’ai l’air d’une matante qui ne veut pas sortir, d’une ermite qui reste chez elle, mais je n’ai pas envie de mettre de l’énergie là-dedans.
À toi, mon chum, quand je fais du lavage ou de la vaisselle aussitôt que les enfants sont couchés, je sais que j’ai l’air sauvage. Je sais que tu as envie de passer un moment avec ta blonde, mais ma seule envie c’est de finir ça au plus vite pour aller me reposer. Je comprends que tu me trouves plate.
À vous, toutes les personnes de mon entourage, je sais que parfois j’ai l’air sauvage. Voyez-vous, j’essaie tellement de rentabiliser chaque précieuse minute de ma journée que j’oublie que vous êtes là, autour de moi. Je fonce dans mon marathon comme un taureau vers son drapeau rouge en éliminant les distractions. Loin de moi l’idée de vous froisser, on dirait que c’est ma façon de me sentir efficace dans ma vie de maman.
Alors, pense à ça la prochaine fois que je vais passer vite à ta caisse à l’épicerie ou quand tu vas me voir travailler seule à mon bureau. J’ai l’air sauvage, mais c’est ma façon d’avancer. Quoique… tu peux bien te permettre de me déranger pour me convaincre de sortir dîner avec vous de temps en temps. J’ai l’air sauvage, mais je suis encore capable d’avoir du fun.
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