Mon enfant,
Je n’en reviens pas encore d’être ta mère. Quand je te vois, que je t’observe de loin. Lorsque tu deviens ce que tu es et que ce que tu es influence ce que tu deviendras. Tranquillement, je te regarde et je profite de ce temps où la vie m’offre le cadeau de vivre avec toi ce moment-là.
Il est déjà loin mon bébé, le petit bout d’humain que j’ai mis au monde. Il est loin aussi le temps où je me demandais comment j’allais réussir à être une bonne maman qui ferait les choses parfaitement, qui ne se tromperait jamais.
Je suis devenue tout ce qu’il y a de plus imparfait comme mère. J’ai réalisé que je ne pouvais pas faire autrement. Certains jours, c’est difficile pour moi d’admettre que je suis ton parent. J’ai toujours cru qu’être mère, c’était d’apprendre comment la vie fonctionne à son enfant et avec le temps, j’ai découvert que c’est toi qui allait tout m’apprendre.
Tu m’enseignes la patience, la résilience et le pardon. Tu m’enseignes l’amour de soi et des autres sans attente de perfection. Tu m’apprends à définir le mot famille, donnes un sens différent à ce cœur qui bat dans ma poitrine depuis que ta vie dépend du cœur qui bat dans la tienne.
Tout ce que j’ai à un moment de ma vie pris pour acquis, s’est totalement transformé depuis que je suis ta mère. Plus rien n’est permanent. Tes printemps se suivent et se succèdent à un rythme que j’ai peine à suivre. Je m’essouffle à courir après le temps pour réussir à attraper un de ces moments où il n’y a que toi et moi.
Un moment sans rôle, sans charge mentale, sans obligation. Un moment où rien n’existe d’autre que nos regards et nos corps qui s’étreignent. Un court instant de pure affection.
Je vis pour ces moments. Bien qu’ils soient éparpillés ici et là et qu’ils m’apparaissent bien souvent trop peu nombreux au travers de choses que je considère de plus en plus comme étant si peu importantes.
Cette lucidité me donne envie de prendre encore plus le temps. De vivre lentement et en pleine conscience de ce que tu es, de ce que nous sommes. J’ai envie d’un quotidien où on se permettra de plus en plus de simplement être.
Je n’en reviens pas encore d’être ta mère. Et j’espère sincèrement mon enfant, que je n’en reviendrai jamais.
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