mother and baby on bed

Tu vis pour ces petits moments

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Quand tu te lèves le matin, aussi fatiguée que la veille. Quand tu te traînes le corps autant que les pieds, les yeux à demi-ouverts avec ton âme qui implore du café. Et tu entends ce petit rire, ton Fiston qui se lève avec la recette du bonheur.

Tu te rends compte que tu vis pour ces petits moments.

Quand tu as la mauvaise humeur facile après une journée éreintante au boulot. Quand les clients ont demandé des miracles, pas pour aujourd’hui mais pour hier, tellement que ça pressait. Quand ton patron t’en demande encore plus et que  ton quota de capacité de travail est déjà saturé. Tu attends 16h30 avec impatience et tu t’échoues dans ton auto. Et voilà ta chanson qui passe à la radio, te ramenant ton sourire.

Et tu te rends compte que tu vis pour ces petits moments.

Quand tu passes ta semaine toute seule, pour la routine du matin et la routine du soir. Que ton chum te retrouve plus souvent en mode *corps mort* sur le sofa à son retour du travail. Et que tu retrouves un second souffle pour te coller et faire l’amour après tout ce temps.

Et tu te rends compte que tu vis pour ces petits moments.

Quand tu attends toujours après ta quatre ans. Pour qu’elle s’habille, qu’elle se brosse les dents, qu’elle mange plus vite. Et qu’à bout de nerfs et de serrage de dents, à deux doigts de péter un petit plomb, elle te lance un je t’aime de nulle part. Ce nulle part-là fait tout chaud dans ton cœur de maman. Tu desserres la mâchoire et tu relâches tes nerfs pour garder cette énergie-là pour la serrer fort dans tes bras.

Et tu te rends compte que tu vis pour ces petits moments.

Quand tu feels plus moche, plus creepy. Que tu es en manque de temps avec toi-même. Que tu as besoin de passer du temps en solitaire. Que les larmes se tiennent trop souvent au coin de tes yeux, il y a ce texto de ta mère qui s’ennuie de tes petits et qui propose une soirée gardiennage. Tu la remercies de deviner ta fatigue.

Et tu te rends compte que tu vis pour ces petits moments.

Quand tu es prise dans ta routine. Que tu te concentres juste sur ton maudit ménage, pis sur ton souper pas encore prêt à 18:00 le soir pis tu les entends. Ta grande fille et son petit frère qui jouent, qui rient aux éclats. Pis tu t’arrêtes un instant et tu constates. Tu constates que c’est le plus beau son au monde pour toi.

Et tu te rends compte que tu vis pour ces petits moments.

Quand vendredi est enfin arrivé. Que ta grande va chez papa et le bébé chez belle-maman. Et toi, tu as rendez-vous avec ta meilleure amie, dans ton resto préféré. Que tu te fais belle pour toi-même, pour la femme que tu es encore au-delà de ton rôle de maman. Quand le temps passe si vite, que la conversation est si fluide malgré vos deux mois sans vous voir. Et que le vin goûte le ciel.

Et tu te rends compte que tu vis pour ces petits moments.

Tous ces petits moments du quotidien qui te raccrochent à ta vie comme la plus belle et grande des bouées. Qui te donnent un second souffle à travers tes tracas, ta fatigue et ta charge mentale. Tous ces instants que ton cœur attrape au passage et qui te font du bien, qui te permettent de t’arrêter et de constater ton bonheur.

Tu te rends compte que ta vie est beaucoup plus simple que complexe. Que ta tête fait souvent des montagnes avec des choses peu importantes. Que l’essentiel, c’est ce que tu as. Ta famille, tes enfants et ton amoureux. Que la douceur de ton quotidien vaut cent fois plus que tous les moments forts qui n’arrivent qu’une fois dans la vie. Que tu ne carbures pas aux grandes étapes ni aux grands moments, mais à toutes ces petits lucioles de bonheur qui gravitent tous les jours dans ta vie.

Et tu te rends compte, qu’en bout de ligne, le bonheur est simple et facile à atteindre.

Crédit : Matva/Shutterstock.com

Sarah Giguère

Jeune maman d’une adorable boulette de trois ans et demi, j’adore ma vie de femme, d’amoureuse et de maman qui s’arrache parfois les cheveux de sur la tête à travers la routine garderie-travail –famille recomposée. Aimant autant jongler avec les mots que les tâches quotidiennes, j’arrive à dédramatiser certaines situations que je pense toujours être seule au monde à vivre. En écrivant, je parviens à rire plutôt que de pleurer sur mon sort en extériorisant le trop-plein.

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